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Alain Orsoni : "On est en train de me condamner à mort"

EXCLUSIVITÉ FRANCE INFO - Au moins quatre personnes ayant gravité dans la galaxie de l'ex-leader indépendantiste corse sont tombées sous les balles en deux ans. Le dernier d'entre eux, Jacques Nacer, mercredi soir. Alain Orsoni confie ses craintes au micro de France Info.

Ludovic Pauchant

Radio France

Publié le 15/11/2012 21:14 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

Temps de lecture : 2min

Après un long silence, Alain Orsoni revient sur l'assassinat
de Jacques Nacer, mercredi soir en plein centre-ville d'Ajaccio. Le cercle
se resserre autour de l'ex-leader indépendantiste devenu président de l'ACA, le club de football d'Ajaccio. En deux ans, au moins quatre de
ses proches sont tombés sous les balles.

"On est en train de mettre une cible sur ma
personne"

Nombreux sont ceux qui craignent aujourd'hui qu'il ne soit le prochain sur
la liste noire. Alain Orsoni, lui, veut que les oiseaux de mauvais augure, à
Ajaccio, dans le milieu ou dans la presse, se taisent. Parce qu'il craint pour
sa vie.

Jeudi soir, il confie en exclusivité à France info ses craintes : "On
est en train de me désigner, de mettre une cible sur ma personne en rappelant
que X, Y ou Z a été proche de moi... " "J'ai été conseiller
territorial, je suis président du club de foot, je connais donc forcément la
moitié de la Corse ! ", explique-t-il. En rappelant, comme un mauvais
présage : "L'autre moitié de la Corse, elle aussi, me connaît ." "On
est en train de me condamner à mort ."

L'homme circule désormais en voiture blindée. Après treize ans d'exil en
Amérique latine et en Espagne, Alain Orsoni revient en Corse en 2008. Il
réchappe d'un commando de tueurs à l'été. Son frère Guy, lui, est assassiné le
17 août 1983. Mercredi soir, c'est Jacques Nacer, président de la CCI,
secrétaire général de l'ACA. Le 18 octobre 2010, Antoine Nivaggioni est abattu d'une
vingtaine de coups de feu tirés en pleine rue d'Ajaccio. Lui aussi était un ami
de longue date d'Alain Orsoni : ils avaient fondé ensemble le Mouvement
pour l'autodétermination au moment de l'éclatement de la famille
indépendantiste.

En octobre 2012, Antoine
Sollacaro, est abattu de plusieurs balles de gros calibres au volant de sa
Porsche sur la route des Sanguinaires. Ex-défenseur d'Yvan Colonna, il avait
aussi compté parmi ses clients Alain Orsoni. Un autre proche du MPA, et donc d'Orsoni,
Noël Andréani, meurt lui aussi sous les balles en sortant de sa villa en juin
2009.