"Alcoolisés dans une forêt en petite tenue" : trois étudiants en médecine hospitalisés après avoir été ligotés et dénudés lors d'un bizutage dans les bois, une enquête ouverte

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Article rédigé par France 2 - M. Bougault, A. Descombes, C. Ricco. Édité par l'agence 6Medias
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Un bizutage a tourné au scandale à Toulouse (Haute-Garonne). Trois étudiants en médecine ont été hospitalisés après avoir été dénudés et ligotés à des arbres dans une forêt. Une étudiante se trouvait en urgence absolue. Une enquête pour mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires a été ouverte.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Ils s'étaient donné rendez-vous dans une forêt, en pleine nuit. Le soir du 24 septembre, il fait à peine 10 degrés lorsqu'au milieu des allées, une cinquantaine d'étudiants se retrouvent quasi nus, parfois bâillonnés. Pour eux, c'est un jeu, une nuit d'intégration avec une seule règle : retrouver seul son chemin. Certains auraient même été contraints de sauter dans le lac, les membres parfois attachés.

Un bizutage dénoncé aujourd'hui par Pierre, un étudiant à la Faculté de santé de Toulouse : "Le but, c'était qu'ils rentrent tout seuls, qu'ils se débrouillent pour rentrer. Ils ont quand même été lâchés relativement seuls et, surtout, le fait qu'ils soient alcoolisés dans une forêt en petite tenue, ça les rend complètement vulnérables", confie-t-il.

Jusqu'à trois ans de prison encourus

Ce sont des automobilistes qui ont donné l'alerte après avoir aperçu des jeunes dévêtus attachés à des arbres. Pour repérer les étudiants dans la zone boisée, d'importants moyens sont alors déployés : un drone, des gendarmes ou encore des plongeurs. Sur place, trois victimes sont prises en charge, dont une en urgence absolue pour hypothermie. Une enquête a été ouverte pour bizutage aggravé, mise en danger de la vie d'autrui et violence volontaire en réunion.

"C'est dangereux. La preuve, il y a eu des gens qui ont fini aux urgences. Je pense qu'il y a des moyens de s'amuser autrement et ça pourrait éviter les débordements", pointe Pierre. Le doyen de la faculté de médecine a porté plainte et le ministre chargé de l'Enseignement supérieur a réagi sur le réseau social X. "Ces pratiques archaïques doivent cesser et ne doivent faire l'objet d'aucune complaisance", a écrit Philippe Baptiste. Les enquêteurs cherchent désormais les organisateurs de cette soirée d'intégration. Ils risquent jusqu'à trois ans de prison.

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