Antoine Leiris : les terroristes n'auront "pas ma haine"
Son épouse, Hélène, était au Bataclan, et elle y a perdu la vie. Le journaliste Antoine Leiris, qui assurait la chronique Tableauscopie sur France Info a publié un post poignant et digne sur son profil Facebook.
"Vous n'aurez pas ma haine ", c'est la réponse d'Antoine Leiris aux terroristes qui ont volé la vie de son épouse, Hélène, ce soir du 13 novembre au Bataclan, privant son fils de 17 mois, Melvil, de sa mère à jamais. Dans un message publié sur sa page Facebook le 16 novembre, notre confrère, journaliste à France Bleu, livre un message poignant.
Le témoignage d’Antoine Leiris, sur @franceinfo : "Les mots sont sortis tout seuls" https://t.co/hZYM0fLjoK
— France Info (@franceinfo) November 17, 2015
Interrogé sur France Info par Jean Leymarie, Antoine Leiris a expliqué sa démarche. "J'ai l'impression que c'est la meilleure réponse à donner : ils n'auront pas ce qu'ils cherchent. Je continuerai à aimer la musique et à sortir" dit-il. Avant d'ajouter : "Je continuerai à vivre parce que je ne veux pas que mon fils grandisse dans la haine, la violence ou le ressentiment."
"De toute façon, une grande partie de moi est partie avec Hélène ce jour-là, ce qui reste de moi est pour Melvil. Pour lui, je suis obligé d'oublier la haine, le ressentiment et la colère. S'il grandit là-dedans, il deviendra exactement ce que eux sont devenus : des gens aveugles, violents, qui préfèrent les raccourcis aux chemins plus complexes de la réflexion, de la raison, de la culture. ."
"Garder les yeux ouverts"
"Garder les yeux ouverts", comme les "grands yeux immenses d'Hélène", c'est ce que Antoine Leiris veut transmettre absolument à son petit garçon. "Je l'aiderai à garder les yeux ouverts sur la culture, sur les livres, la musique, quelle qu'elle soit, ouverts sur tout ce qui fait voir le monde par un prisme qui est à l'opposé de celui par lequel les terroristes le voient. C'est ce que ça mère lui a déjà laissé. Il aime déjà beaucoup la musique et les livres . J'espère lui donner les armes pour qu'il se tienne debout. Mais des armes de papier, de pinceaux, de notes de musique et pas des kalachnikovs ."
Le temps passera et peut-être la méfiance, la peur ou la haine tenteront-elles de détrôner la raison, mais Antoine Leiris en est sûr : il faut "faire l'effort de choisir le chemin le plus complexe : celui de la réflexion, de la raison, du pardon. Celui de continuer à vivre. Peut être que demain j'en douterai et que je ferai des erreurs, mais au moins j'aurai ça en tête pour me guider ."TE
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