"Pourquoi refuser les mots justes ?" : François Bayrou défend le terme "islamophobe" pour qualifier l'assassinat d'Aboubakar Cissé

Dans les colonnes du "Journal du dimanche", le Premier ministre a déclaré qu'il fallait "avoir le courage de dire les choses telles qu'elles sont".

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre, François Bayrou, lors à l'Assemblée nationale, à Paris, le 28 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le Premier ministre, François Bayrou, lors à l'Assemblée nationale, à Paris, le 28 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"On ne peut pas combattre ce que l'on ne veut pas nommer." Dans un entretien au Journal du dimanche publié dans l'édition du 4 mai, François Bayrou a défendu le message qu'il avait posté sur X au lendemain de la mort d'Aboubakar Cissé, dans lequel il avait qualifié d'"ignominie islamophobe" l'assassinat de ce fidèle musulman dans une mosquée du Gard. "Je vois bien qu'il y a beaucoup de débats", a constaté le Premier ministre dans les colonnes de l'hebdomadaire, confiant "ne pas comprendre certaines de ces polémiques".

"Ici, les faits sont clairs : un garçon de 22 ans, assassiné dans une mosquée pendant qu'il priait. Et son agresseur filme sa mort en proférant des insultes contre Allah", a rappelé François Bayrou, déclarant "assumer" le choix de ce terme. "Je pose la question : si ce n'est pas de la haine dirigée contre l'islam, qu'est-ce que c'est ? Pourquoi refuser les mots justes ?" Le Premier ministre a ajouté qu'il fallait "avoir le courage de dire les choses telles qu'elles sont".

"Une réaction humaine, politique, morale"

Alors que Le Journal du dimanche l'interrogeait sur le fait que le terme "islamophobie" n'existait pas dans le droit français, le chef du gouvernement a répondu avoir seulement "fait un tweet". "C'est une réaction humaine, politique, morale", a-t-il martelé. "Ce qui m'importe, ce n'est pas le mot, c'est ce qui est en train de se passer : une forme d'explosion en chaîne de la société française", a-t-il insisté.

"Je vois un danger : celui de ne plus regarder ses concitoyens que par leur origine, leur couleur de peau ou leur religion. Je vois la détestation des musulmans et de l'islam, la détestation des juifs et du judaïsme. Et la détestation des chrétiens. Avec des crimes dans les trois cas", a poursuivi François Bayrou. "La détestation d'un concitoyen pour ce qu'il est, pour son origine, pour sa foi, pour sa philosophie, je ne l'accepterai jamais", a-t-il conclu.

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