Attentat à "Charlie Hebdo" : "Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu... Ça a duré cinq minutes"
Après l'attaque sanglante contre la rédaction de l'hebdomadaire satirique, qui a fait au moins 12 morts, des témoins de la tuerie livrent leurs versions des faits.
L'horreur en cinq minutes : l'attaque à la kalachnikov en pleine conférence de rédaction de Charlie Hebdo a fait au moins 12 morts, selon un bilan provisoire, communiqué mercredi 7 janvier en milieu d'après-midi. Les auteurs de l'attentat étaient toujours en fuite en fin d'après-midi.
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Vers 11h20, deux hommes vêtus de noir, cagoulés et armés chacun d'une kalachnikov se présentent au numéro 6 de la rue Nicolas-Appert (11e arrondissement de Paris), où se trouvent les archives de Charlie Hebdo. Ils hurlent "C'est ici Charlie Hebdo?" Voyant qu'ils sont à la mauvaise adresse, ils se dirigent alors au numéro 10 de la rue, où se trouve le siège de l'hebdomadaire satirique. Plusieurs témoignages attestent de la violence de la scène.
"Ils voulaient entrer, monter. J'ai tapé le code"
Elle est l'une des seules survivantes de l'attentat. La dessinatrice Corinne Rey, dite "Coco", qui collabore notamment à Charlie Hebdo, a ouvert la porte aux deux suspects. Jointe par téléphone par L'Humanité, alors qu'elle était encore sur les lieux de la fusillade, en état de choc, elle témoigne : "J'étais allée chercher ma fille à la garderie. En arrivant devant la porte de l'immeuble du journal, deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J'ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu... Ça a duré cinq minutes... Je m'étais réfugiée sous un bureau... Ils parlaient parfaitement le français... Se revendiquaient d'Al-Qaïda."
"C'était un carnage absolu"
Quelques minutes seulement après l'attaque, Laurent Richard, rédacteur en chef de l'agence de presse Premières Lignes, est le premier à pénétrer dans les locaux de Charlie Hebdo. L'agence de presse est située sur le même palier que les bureaux de l'hebdomadaire satirique. Ses membres se sont réfugiés sur le toit de l'immeuble pendant l'attaque. "C'était un carnage absolu, raconte Laurent Richard. J'ai essayé de porter secours aux dernières personnes vivantes, avec un médecin qui était là aussi."
Les secours lui ont demandé de parler aux blessés et de tenir les perfusions. "Dans les locaux, il y avait une odeur de poudre extrêmement forte, explique-t-il. Je crois que l'assaut a duré vraiment longtemps, au moins plusieurs minutes." Il témoignait, encore sous le choc, lors du journal de 13 heures France 2, évoquant une "catastrophe absolue."
"Des gens en larmes, tétanisés, sous le choc"
Autre témoin direct issu de Premières Lignes, Jennifer Deschamps, rédactrice en chef de l'agence. Alors que des salariés de Charlie Hebdo sont accueillis dans les locaux de l'agence de presse, elle indique à France 3 que le gens sont "en larmes, des gens tétanisés, complètement sous le choc".
"Plusieurs minutes qui nous ont paru très longues"
"On a entendu des tirs de, visiblement, kalachnikov dans les couloirs. On s'est tous réfugiés sur le toit. Les tirs ont continué pendant un certain moment, pendant plusieurs minutes qui nous ont paru très longues", témoigne aussi le journaliste à l'agence Premières Lignes, Benoît Bringer. Depuis le toit du bâtiment, il a assisté à la fuite des tireurs, "deux personnes cagoulées, c'est tout ce que l'on a pu voir." Ils sont restés "quelque temps dans la rue, en criant assez fort", raconte-t-il à France 2.
"On se croyait sur le tournage d'un film"
Coups de feu, policiers qui accourent : Regina, qui patientait dans la salle d'attente d'un centre ophtalmologique situé à une centaine de mètres de là, raconte auprès de l'AFP avoir "tout de suite pensé à un attentat". Dans une vidéo filmée sur le boulevard Richard-Lenoir, situé à quelques dizaines de mètres des locaux de Charlie Hebdo, les deux hommes armés de fusils automatiques sortent de leur véhicule, exécutent d'une balle dans la tête un policier à bout portant avant de prendre la fuite en voiture et de crier : "On a vengé le prophète !"
"Ils étaient cagoulés, avec des armes type kalachnikov ou M16", décrit un voisin, qui a jugé les assaillants "sérieux" au point de penser que "c'était des forces spéciales à la poursuite de trafiquants de drogue". "On se croyait sur le tournage d'un film". "J'allais en cours, je suis sortie du métro et j'ai entendu des coups de feu... peut-être trois", raconte une étudiante, âgée de 24 ans. "Des gens m'ont dit : 'Ça tire, baissez-vous !'", explique, toujours à l'AFP, la jeune femme qui s'est alors réfugiée dans le métro. Sous le choc, elle a "mis une heure avant de revenir" dans la rue.
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