Attentats, accidents et agressions : qu'est-ce que le protocole 6C qui permet d'aider les personnes en état de choc ?
Des professionnels de santé, des policiers ou de simples citoyens se forment à cette méthode de "déchocage" psychologique à prodiguer lors des premiers secours après un attentat, un accident de voiture ou une agression.
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Dix ans après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher, certains gardent des blessures physiques et des blessures psychologiques, ce qu'on appelle les troubles du stress post-traumatique. Il existe une méthode, appelée "protocole 6C" pour éviter que cela survienne après un évènement traumatisant comme un attentat, un accident de voiture ou une agression. Elle a été mise au point par le professeur Moshé Farchi, spécialiste en résilience et stress aigu.
Cette méthode est utilisée par l'armée en Israël ou aux États-Unis pour assurer les premiers secours psychologiques. En France, des professionnels de santé, des policiers ou de simples citoyens se forment à ce protocole comme dans une salle de réunion d'un hôtel parisien en ce début janvier. Il y a une dizaine d'élèves autour de la table, essentiellement des médecins et des psychologues qui sont venus apprendre la méthode 6C, pour les six étapes à suivre, grâce à des travaux pratiques.
"Est-ce qu'il est mort ?", répète une formatrice qui mime une femme en état de choc. Un volontaire essaye de la calmer. La première étape de la méthode consiste à entrer en contact avec la victime, à capter son attention : "Je m'appelle David, je suis secouriste, je suis là pour vous. Regardez-moi, je ne vous laisse pas je reste avec vous." Ensuite, il faut lui poser trois questions qui vont forcer son cerveau à se remettre en route et à laisser les émotions de côté. Et puis, il faut lui faire raconter l'évènement et enfin, l'impliquer dans les secours.
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Cette neuropsychologie est enseignée par Emmanuelle Halioua, représentante du protocole national israélien de premiers secours psychologiques d'urgence : "Il y a deux zones particulièrement activées dans notre cerveau en situation de stress aigu. L'amygdale, c'est la zone des émotions et de la survie et le cortex préfrontal c'est 'je suis efficace dans ce que je fais'. Et quand je suis en état de choc précisément on est plus efficace dans ce que l'on fait. Et pour ça, il faut arrêter de dire 'ça va aller', 'asseyez-vous', 'vous voulez un verre d'eau ?' ou 'qu'est-ce que vous ressentez ?' mais être extrêmement directif."
Une méthode de plus en plus utilisée
Les participants sont tous régulièrement confrontés à des situations critiques. Arié est anesthésiste réanimateur, et il y a un mois au bloc, un de ses collègues a craqué. "Le patient fait un arrêt cardiaque. On est quatre dans la salle et une des quatre personnes est inopérante avec une forme de sidération et des actes répétitifs mais absolument pas efficaces." Dans son cabinet de psychologue à Barcelonnette Esther est parfois, elle aussi, démunie : "Quand il y a par exemple des suicides par arme à feu. J'ai des pompiers qui doivent ramasser des petits bouts de cerveau ou bien des gendarmes en fin de carrière, ils ont des cadavres qui remontent."
Cette méthode de "déchocage" psychologique est de plus en plus utilisée, par les secours, l'armée et certaines entreprises. Ses promoteurs aimeraient qu'elle soit enseignée à l'école au même titre que les premiers secours.
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