Attaque au couteau dans un lycée à Nantes : que sait-on du principal suspect, un adolescent de 16 ans ?

Jeudi en milieu de journée, un élève de seconde s'est attaqué à quatre de ses camarades avec un couteau, avant d'être maîtrisé par le corps enseignant et interpellé. Une lycéenne est morte.

Article rédigé par franceinfo
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Un policier municipal devant le lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes (Loire-Atlantique), où un élève a poignardé plusieurs adolescents, le 24 avril 2025. (LOIC VENANCE / AFP)
Un policier municipal devant le lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes (Loire-Atlantique), où un élève a poignardé plusieurs adolescents, le 24 avril 2025. (LOIC VENANCE / AFP)

L'attaque mortelle a eu lieu à la mi-journée. A Nantes, un élève armé d'un couteau s'est attaqué à quatre de ses camarades, au sein de son établissement, le collège-lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, jeudi 24 avril. Une lycéenne a succombé à ses blessures et trois autres élèves ont été poignardés, dont un a son pronostic vital engagé, précise une source proche du dossier à franceinfo.

Le suspect de l'agression a été interpellé peu après les faits, qui ont suscité une vive émotion, puis hospitalisé dans la soirée. Voici les premiers éléments sur le profil de ce lycéen de seconde âgé de 16 ans, inconnu de la police, mais considéré comme "dépressif" par ses camarades.

Il est soupçonné d'avoir poignardé quatre lycéens avec deux couteaux

D'après les premiers éléments de l'enquête, transmis de source policière à franceinfo, le lycéen est suspecté d'avoir poignardé les victimes lors d'un différend entre jeunes – des éléments que les investigations devront confirmer. Il s'en est d'abord pris à une élève au deuxième étage de l'établissement. Il a ensuite poignardé trois autres lycéens en redescendant. "Il a assailli deux salles de classe", rapporte à franceinfo un policier intervenu sur place.

Le jeune homme a été maîtrisé au sol par un responsable informatique du lycée, avant que les policiers n'arrivent pour l'interpeller, relate une source proche du dossier à franceinfo, qui précise que le suspect avait sur lui deux couteaux, dont un de chasse.

Il a envoyé un document par mail avant son passage à l'acte

Selon les premiers témoignages de plusieurs lycéens, un document attribué au suspect a été envoyé à l'ensemble des élèves, quelques minutes avant l'attaque. "On était en cours et à 12h15 on a reçu un mail de la part de l'élève en question. (…) Il s'agit d'un grand document de 13 pages", explique un lycéen de l'établissement interrogé par France 3. Sur ce document, intitulé L'action immunitaire, qu'"ici Loire Océan" s'est procuré, il est écrit que "la révolte est déjà la plus grande victoire que nous puissions atteindre". L'auteur y dénonce une "mondialisation qui décompose l'humain", "un écocide généralisé" ou encore "le conditionnement social totalitaire". L'auteur explique que "ce document ne justifie aucun acte, il expose uniquement des faits".

L'élève présente "un profil dépressif", rapporte une source proche de l'enquête à France Télévisions. Il n'est pas considéré comme radicalisé, mais jeudi en début de soirée, le Parquet national antiterroriste précisait à franceinfo qu'il évaluait encore la situation pour savoir s'il se saisissait de l'enquête.

Dans la soirée, le procureur de la République de Nantes a annoncé que le suspect allait être interné en hôpital psychiatrique, en raison de "l’incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours". Une conférence de presse du procureur, organisée vendredi à 18 heures, doit permettre d'apporter des précisions sur son profil ainsi que sur les circonstances du drame. 

Il est décrit par des camarades comme un élève "réservé", qui parlait d'Adolf Hitler 

"C'était un élève calme, posé, un peu timide dans son coin, réservé. Il avait des amis, mais voilà, il était dans son coin", décrit une de ses camarades de classe à France 3 Pays de la Loire. "Il revendiquait les idéologies des nazis, de Hitler, etc. Et d'autres, il parlait de révolution, mais (…) il disait ça sur le ton de la rigolade, pour faire rire la galerie, parce que c'est peut-être rigolo pour des jeunes de 15 ans", ajoute-t-elle.

Un autre jeune qui a joué au foot avec le suspect confirme à France 3 son côté réservé. "Il ne parlait pas beaucoup, dit-il, et quand on lui parlait, il ne regardait pas dans les yeux". "Sur le groupe qu'on avait sur [l'application] Snapchat, il nous envoyait beaucoup de vidéos d'explications des extrémistes ou de politiques, des nazis et tout ça. Et nous, on rigolait, du coup, au bout d'un moment, ça commençait à faire trop", précise-t-il.

Selon cet élève, l'adolescent suspecté d'avoir poignardé quatre lycéens a posé la question suivante dans ce groupe : "Vous auriez fait quoi si vous étiez dans les temps des nazis ?" Il leur aurait ensuite dit au revoir, avant de leur souhaiter "une bonne vie" et d'ajouter, selon le récit de cet adolescent : "vous allez me revoir très vite, mais à la télé". Ce témoin aurait tenté de lui répondre, mais son camarade aurait bloqué ensuite ses accès à ses différents comptes et n'a plus donné de nouvelles jusqu'au drame. 

Placé en garde à vue, le mineur est resté prostré et mutique, a appris France Télévisions d'une source policière, précisant qu'un psychiatre va expertiser l'adolescent. Le jeune va être assisté d’un avocat lors de son audition, qui sera filmée, comme le prévoit la loi pour les mineurs.

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