Reportage Attaque de Magdebourg : les habitants en nombre devant la cathédrale pour rendre hommage aux victimes et rappeler que Noël est "un message d’amour et d’amitié"

Les habitants de Magdebourg sont toujours sous le choc après l’attaque à la voiture-bélier qui a fait au moins cinq morts et plus de 200 blessés sur un marché de Noël vendredi soir. Le suspect est un Saoudien “islamophobe”, selon les autorités. Pour rendre hommage aux victimes, une cérémonie s’est tenue dans la soirée à la cathédrale de la ville.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un hommage aux victimes de l'attaque à la voiture-bélier du 20 décembre sur une marché de Noël de Magdebourg (Allemagne) a été rendu samedi 21 décembre au soir à la cathédrale de la ville. (RONNY HARTMANN / AFP)
Un hommage aux victimes de l'attaque à la voiture-bélier du 20 décembre sur une marché de Noël de Magdebourg (Allemagne) a été rendu samedi 21 décembre au soir à la cathédrale de la ville. (RONNY HARTMANN / AFP)

À 19h03 samedi 21 décembre, l’heure de l’attaque à la voiture-bélier sur le marché de Noël de Magdebourg, qui a fait au moins cinq morts et plus de 200 blessés, dont une quarantaine dans un état grave, les cloches de toutes les églises se mettent à sonner.

À l’intérieur de la cathédrale de Magdebourg, au premier rang, se tiennent le chancelier Olaf Scholz, le président Frank-Walter Steinmeier,  mais aussi les secouristes. À l’extérieur, des milliers d’anonymes sont venus se réunir dans le silence, sous une pluie glaciale, à la lueur des bougies. "C’est une situation à laquelle personne ne pouvait s’attendre, c’est devenu effrayant de s’aventurer dehors, souffle Nina, 27 ans. C’est affligeant, surtout en cette période de Noël". 

"Ce marché de Noël est devenu un lieu vide, triste, un endroit sombre. C’est pour ça qu’il faut se rassembler, c’est le plus important : ne pas rester seul."

Nina, 27 ans

à franceinfo

Se serrer les coudes au moment où l’AFD, l’extrême droite allemande, fait campagne sur fond de tragédie avec son discours anti-immigration en vue des élections anticipées de février. Ses militants ont d’ailleurs hué Olaf Sholz, qui s’est rendu samedi sur les lieux de l’attaque. Selon le magazine Der Spiegel, les services secrets saoudiens avaient adressé il y a un an une mise en garde à leurs correspondants allemands du BND au sujet du suspect,  Taleb Jawad al-Abdulmohsen. En cause : un de ses tweets dans lequel il menaçait l'Allemagne d'un "prix" à payer pour ne pas assez protéger les Saoudiens fuyant leur pays pour échapper à un islam rigoriste, et en revanche d'accueillir à bras ouverts des musulmans radicaux d'autres pays.

"Il faut avancer"

Angelica, 64 ans, espère que cela ne va pas faire grandir le racisme. "C’est du populisme", lance-t-elle. Elle n’apprécie pas "ces partis politiques qui en font des arguments contre les réfugiés encore et encore. Je crains que la communauté qui m’entoure rejette les étrangers", poursuit Angelica qui rappelle que Noël est "un message d’amour et d’amitié". 

"C’est la nuit la plus longue de l’année, le solstice d’hiver, les heures les plus sombres", fait remarquer Fabian, 38 ans. Il pense "aux blessés qui luttent toujours pour leur vie". Lui-même était sur le marché de Noël au moment de l’attaque. Il a vu "les gens courir", il a entendu "beaucoup de bruit, un gros boom". il a réussi à s’échapper sain et sauf mais ne peut pas oublier tous ceux qui n’ont pas pu s’enfuir. "Je n’ai pas peur, jette-t-il. Il faut avancer". Et comme beaucoup à Magdebourg, il s’est fait une promesse : il retournera au marché de Noël. 

L'hommage des habitants de Magdebourg aux victimes : reportage de Benjamin Illy

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