Bombe découverte près de la gare du Nord : l'association Robin des bois déplore des "trous dans la raquette des opérations de détection et d'élimination des munitions"

"Cela devrait être la responsabilité du personnel politique, qui doit veiller à l'intérêt général, que d'allouer plus de moyens aux démineurs", défend Charlotte Nithart, spécialiste des déchets de guerre au sein de l’association écologiste Robin des bois, invitée vendredi dans franceinfo soir.

Article rédigé par franceinfo
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La bombe de la Seconde Guerre mondiale, découverte à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de la gare du Nord, le 7 mars 2025. (HANDOUT / PREFECTURE DE POLICE)
La bombe de la Seconde Guerre mondiale, découverte à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de la gare du Nord, le 7 mars 2025. (HANDOUT / PREFECTURE DE POLICE)

La découverte fortuite d'une bombe de 500 kg datant de la Seconde Guerre mondiale, près de la gare du Nord à Paris, "montre qu'il y a des trous dans la raquette des opérations de détection et d'élimination des munitions au niveau national", affirme vendredi 7 mars sur franceinfo Charlotte Nithart, spécialiste des déchets de guerre au sein de l’association écologiste Robin des bois. 

"Dans cette zone qui a été remaniée à plusieurs reprises, qui est connue pour avoir été lourdement bombardée par les alliés, qu'elle ait pu échapper à la vigilance des autorités pendant autant de temps montre qu'il n'y a pas d'opération systématique de détection et de dépollution pyrotechnique", explique Charlotte Nithart.

Elle déplore une "absence de volonté de planification de ces opérations de déminage". Et "quand ce n'est pas planifié, ça crée la pagaille comme aujourd'hui", insiste-t-elle. D'autant plus que ces bombes présentent "un risque immédiat d'explosion et risquent de tuer 80 ans après", selon la spécialiste, qui souligne également le risque de pollution de l'environnement.

Des démineurs "pas assez nombreux"

Charlotte Nithart préconise un examen "systématique" des sols dans "les zones qui ont été lourdement bombardées, les villes martyres, les zones martyres et les lignes de front" des deux guerres mondiales, afin de "détecter ces munitions et les neutraliser dans le calme, sans qu'il y ait de précipitation et de pression à cause des évacuations".

"Les démineurs font un travail absolument incroyable et ils ne sont pas assez nombreux, ils ne sont pas assez payés, on compte trop sur eux pour agir dans l'urgence", déplore la représentante de l'association Robin des bois. La France a, selon elle, "une lacune" à ce niveau. "Cela devrait être la responsabilité du personnel politique, qui doit veiller à l'intérêt général, que d'allouer plus de moyens aux démineurs", estime enfin Charlotte Nithart.

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