"Caillassé, avec des œufs et des pierres" : le maire de Sarcelles agressé alors qu’il se rendait à une réunion publique

Patrick Haddad dénonce par ailleurs les "discours nationaux martiaux contre le narcotrafic" qui ne correspondent pas aux "moyens élémentaires" attendus.

Article rédigé par franceinfo
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Le maire de Sarcelles, Patric Haddad, dans son bureau de l'hôtel de Ville, en décembre 2018. (MAXPPP)
Le maire de Sarcelles, Patric Haddad, dans son bureau de l'hôtel de Ville, en décembre 2018. (MAXPPP)

Patrick Haddad, maire de Sarcelles (Val-d’Oise) explique, dans un post Facebook publié jeudi 9 octobre, qu'un "groupe de délinquants [l’a] caillassé, avec des œufs et des pierres" la veille, alors qu’il se rendait à une réunion publique hebdomadaire dans le quartier des Chardonnerettes

L’agression s’est déroulée aux abords de l’école Val Fleuri, dans un quartier résidentiel où "il y a, depuis 25 ans, un point de deal important" que les policiers ne parviennent pas à "éradiquer", indique Patrick Haddad à France Inter, vendredi.

La tension a grimpé d'un cran, ce mercredi, "parce que nous refusons de nous laisser infiltrer", justifie le maire socialiste de Sarcelles, par "des gens qui demandent des postes à la mairie, de diriger la maison de quartier du coin, qui intriguent aussi à la mosquée locale". "La communauté musulmane résiste bien parce qu'ils n'ont pas envie de se retrouver avec eux", c’est-à-dire "des voyous isolés qui ne respectent pas nos institutions, nos quartiers et notre ville", précise l’élu.

"La République doit gagner"

Patrick Haddad explique aussi avoir "mis de l'ordre, cessé le contact avec des gens troubles", ce qui a mené le groupe à intimider. Intrusion dans l'école d'abord, gaz lacrymogène dans la maison de quartier, tags hostiles et désormais la menace physique. "La République doit gagner", insiste Patrick Haddad, pour qui la construction promise d'un commissariat avec police municipale et nationale doit être débloquée.

Il pointe les "discours nationaux martiaux contre le narcotrafic" qui ne correspondent pas aux "moyens élémentaires" attendus, "sur lesquels des accords ont été contractualisés avec un engagement financier de l'Etat" sur ce nouveau commissariat. "On nous laisse nous débrouiller avec les moyens du bord", dénonce le maire. Patrick Haddad conclut que la ville ne laissera "pas cette situation perdurer. Nous allons renforcer notre service public et nos actions sur place". Il a porté plainte.

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