"On a collectivement en France sous-estimé les risques qui pesaient sur notre patrimoine", se désole le député LR Alexandre Portier, après le cambriolage du Louvre

Après le vol de bijoux inestimables au musée du Louvre dimanche, le député républicain propose de créer une commission d'enquête parlementairepour engager une "réflexion globale" pour la "préservation de notre patrimoine".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (EMMANUEL DUNAND / AFP)
  (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Le député Les Républicains Alexandre Portier, président de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale, demande la création d'une commission d'enquête parlementaire après le cambriolage au musée du Louvre, lundi 20 octobre. L'objectif est de faire le point sur ce vol de joyaux au Louvre et de questionner plus largement la préservation du patrimoine français.

Le député estime par ailleurs que le patrimoine est l'un des rares sujets qui fait l'unanimité aujourd'hui en France. Il assure avoir reçu de nombreux messages de Français, "qui ont l'impression qu'on leur a pris une partie d'eux-mêmes, une partie de l'histoire de leur pays". "Ces bijoux font partie de l'histoire intemporelle de l'histoire de France", a-t-il asséné sur franceinfo lundi.

"Derrière le musée du Louvre, ce sont aussi des milliers d'églises, chapelles ou châteaux publics et privés qui sont des cibles au quotidien et qu'il ne faut pas oublier parce que souvent les élus locaux, les associations qui les gèrent se sentent bien démunis pour les protéger", a rappelé sur franceinfo le député LR.

Un manque de caméras ?

Selon un pré-rapport de la Cour des comptes sur la sécurité du musée du Louvre que franceinfo a pu consulter, un tiers des salles sont dépourvues de caméras de surveillance dans le secteur Denon. Dans cette zone, se trouvent notamment la galerie d'Apollon, théâtre du vol de bijoux, mais également la salle de la Joconde. Trois quarts des salles n'ont pas de caméra dans d'autres secteurs, selon ce même rapport.

Interrogé à ce sujet, Alexandre Portier avance "plusieurs raisons" à ces manquements. Il évoque tout d'abord des "retards", mais aussi des "questions patrimoniales" expliquant que "certaines salles ne sont pas aussi faciles à équiper qu'on le souhaiterait".

"Un sujet souvent balayé"

"On a collectivement en France sous-estimé les risques qui pesaient sur notre patrimoine, sur la sécurité des musées", se désole-t-il. Alexandre Portier poursuit : "On voit la facilité déconcertante avec laquelle des malfrats ont pu se saisir des joyaux de notre patrimoine, tellement précieux qu'on ne sait même pas les évaluer". Pour lui, la protection du patrimoine demeure "un sujet souvent balayé parce qu'il y avait toujours d'autres priorités".

Alors que le budget 2026 est actuellement en discussion, Alexandre Portier se montre toutefois confiant : "Le budget de la culture et du patrimoine a été préservé ces dernières années et on a une ministre qui s'est profondément battue pour ça". Arrivée au ministère de la Culture en janvier 2024, Rachida Dati est pourtant régulièrement interpellée par les acteurs de la culture, qui dénoncent de lourdes coupes budgétaires.

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