Cambriolages : les influenceurs dans le viseur des malfrats

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Un braquage à domicile, filmé en direct. C'était sur la Côte d’Azur, il y a quelques semaines. Sur les images, on voit quatre hommes encagoulés faire irruption dans une résidence de luxe dans le salon d'un couple d'influenceurs allemands, des stars dans leur pays. Brutalisés sous la menace d'armes à feu, ils ont été jetés à terre. Leur premier réflexe après l'agression ? Se filmer à l'arrivée des secours.

Les attaques sont de plus en plus violentes ces derniers mois, comme à la gare de l'Est. Une voiture appartenant à un influenceur belge a reçu des impacts de balles sur les vitres. L'homme a été pris pour cible lors de son passage en France pour vendre une montre de luxe.

Des personnalités très présentes sur les réseaux

Les attaques visent des personnalités très présentes sur les réseaux sociaux au volant de voitures de luxe, portant des marques haut de gamme, ou exposant leurs vacances, au risque de retrouver leur appartement cambriolé au retour, vide ou presque. "Ils ont juste pas volé ces baskets-là. C'est les seules rescapées qui restent. Mes petites baskets Louis Vuitton, j'ai envie de pleurer", confie une influenceuse.

La vie rêvée de ces stars, suivies par des millions de personnes, aiguise bien des appétits et expose les influenceurs à la violence. Soraya Riffy, une infirmière libérale, influenceuse et mannequin, a été prise pour cible à Marseille (Bouches-du-Rhône). Elle s'est filmée dans le camion des pompiers : "Je me suis dit, je vais mourir. J'ai vu la mort. J'ai vu la mort à l'instant." Elle a été ligotée, bâillonnée et violentée par deux hommes à son domicile, venu pour lui dérober de l'argent et de la maroquinerie. "J'ai vécu un calvaire. C'était horrible. Horrible pour moi. C'était un vrai cauchemar", confie-t-elle. Elle admet aujourd'hui avoir commis des imprudences dans sa communication sur les réseaux sociaux.

"J'ai dû peut-être par erreur laisser croire à mes abonnés que j'étais celle que je ne suis pas vraiment. C'est-à-dire cette fille riche, cette fille qui a de l'argent, qui vit paisiblement et confortablement. Or ce n'est pas le cas", commente-t-elle aujourd'hui.

Des malfrats mieux formés ?

Les affaires qui auraient souvent un point commun. "C'est un phénomène nouveau avec des éléments similaires dans chaque dossier. On en conclut donc que des équipes extrêmement spécialisées qui vont regarder ces influenceurs, qui vont regarder leurs habitudes, se sont formées pour justement les attaquer", éclaire l'avocat Tom Michel. Face à ce risque nouveau, certains influenceurs changent leurs habitudes. Ils engagent des agents de sécurité et évitent désormais de poster en direct leur vidéo.