Ce que l'on sait de l'enlèvement de David Balland, cofondateur de l'entreprise de cryptomonnaies Ledger

Cet entrepreneur et sa femme ont été kidnappés mardi à leur domicile. Leurs ravisseurs exigeaient une importante rançon.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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David Balland, cofondateur de la société de cryptomonnaies Ledger, le 4 avril 2019 à Vierzon (Cher). (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)
David Balland, cofondateur de la société de cryptomonnaies Ledger, le 4 avril 2019 à Vierzon (Cher). (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

Un scénario digne d'un film. David Balland, cofondateur de l'entreprise de cryptomonnaies Ledger, et sa femme ont été libérés mercredi 22 janvier après avoir été enlevés la veille par des ravisseurs à leur domicile de Méreau, près de Vierzon (Cher). Leur libération a été permise grâce à un important dispositif de gendarmerie, auquel le GIGN a pris part, selon le parquet de Paris. Les auteurs réclamaient une importante rançon. Une information judiciaire a été ouverte, notamment pour "enlèvement", "séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie", "extorsion en bande organisée commise avec arme", "association de malfaiteurs et blanchiment aggravé". Sept personnes ont été mises en examen dans cette affaire de kidnapping.

Un rapt pour voler des cryptomonnaies

Tout commence le matin du mardi 21 janvier. Le cofondateur de l'entreprise Ledger, leader mondial dans la conception de portefeuilles physiques de cryptomonnaies, est alors kidnappé à son domicile dans le Cher. Sa femme est aussi enlevée par les ravisseurs. David Balland est emmené à Châteauroux (Indre) à bord d'une voiture tandis que sa compagne est séquestrée dans plusieurs lieux.

Alors qu'un déploiement de nombreux gendarmes est observé près de Vierzon, des rumeurs sur les réseaux sociaux font d'abord état de l'enlèvement d'Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger avec David Balland, connu pour sa participation à l'émission "Qui veut être mon associé ?" sur M6, rapporte "ici Berry". C'est lui qui donne l'alerte après qu'il a reçu une vidéo d'un doigt mutilé de David Balland et une demande de rançon, selon la porte-parole de la gendarmerie.

Les ravisseurs exigent une "importante rançon en cryptomonnaie", d'après la procureure de Paris, Laure Beccuau, dont la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) est chargée des investigations. "Une partie" de cette "rançon a été versée dans le cadre de la négociation" avec les forces de l'ordre, mais "la majorité des cryptomonnaies ont été saisies et gelées", a également détaillé Laure Beccuau, sans en préciser le montant.

Le couple libéré grâce au GIGN

Un important dispositif a été déployé après le kidnapping du cofondateur de l'entreprise Ledger. David Balland est finalement libéré mercredi, au lendemain du rapt, par la gendarmerie à Châteauroux, où il a été séquestré. Sa libération a notamment été rendue possible grâce à la mobilisation du GIGN, déployé sur place. Deux suspects ont été immédiatement interpellés et David Balland a été hospitalisé en raison de sa mutilation.

Sa compagne, qui restait introuvable, a été retrouvée à Etampes (Essonne), à plus de 150 km de son domicile, grâce à l'exploitation des téléphones et des pistes récoltées lors des premières auditions. Le GIGN l'a retrouvée "ligotée dans le coffre dans un véhicule" dans cette commune située au sud de Paris, selon la procureure Laure Beccuau.

Sept suspects mis en examen

Dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue jeudi soir. Trois suspects ont été arrêtés à Châteauroux (Indre) et six autres à Etampes (Essonne). Une dixième personne a été interpellée, sans que le parquet de Paris ne précise où. Agés de 20 à 40, ces neuf hommes et une femme étaient connus de la justice pour des faits de droit commun, mais pas pour des liens avec la criminalité organisée, selon la procureure Laure Beccuau.

Sept d'entre eux (six hommes et une femme) ont été mis en examen et incarcérés vendredi. Les trois autres ont été relâchées sans poursuites. Une information judiciaire a été ouverte, notamment pour "enlèvement", "séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie", "extorsion en bande organisée commise avec arme" et "association de malfaiteurs et blanchiment aggravé".

Interrogée sur l'éventualité d'un commanditaire encore non identifié, la représentante du ministère public a simplement répondu que les investigations se poursuivaient pour "identifier tous les acteurs" de cet enlèvement.

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