Ce que l'on sait sur la mort de Jean-Pierre Maldera, un membre du "milieu" grenoblois tué dans une fusillade sur l'autoroute A41

Cette figure du grand banditisme est morte mercredi, après une fusillade sur l'autoroute A41 en Isère. Les causes du décès ne sont pas encore établies, selon le procureur de Grenoble.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Isère
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Un membre du "milieu" grenoblois a été tué mercredi 12 mars sur l'autoroute A41. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
Un membre du "milieu" grenoblois a été tué mercredi 12 mars sur l'autoroute A41. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Il était considéré comme un membre du "milieu" grenoblois. Jean-Pierre Maldera a été tué mercredi 12 mars au matin lors d'une fusillade sur l'autoroute A41, entre Grenoble et Chambéry. Les causes de la mort de cet homme, âgé de 71 ans selon "ici Isère", ne sont pas connues pour le moment. Les auteurs des faits sont toujours recherchés. La circulation a été interrompue quelques heures sur l'A41, avant de reprendre en début d'après-midi. Voici ce que l'on sait de cette fusillade. 

Visé par des tirs de kalachnikov

Le procureur de Grenoble a livré des précisions mercredi après-midi, par communiqué, sur les circonstances de la fusillade. "Selon les premières conclusions du légiste, la victime aurait d’abord été visée par des tirs de kalachnikov dont au moins un l'aurait atteint au niveau du coude (le légiste évoque un geste de défense)". Dans la foulée, "Jean-Pierre Maldera aurait alors stoppé son véhicule sur la chaussée et serait descendu. Le véhicule agresseur a fait demi-tour, a emprunté l’autoroute à contre-sens pour venir le percuter violemment".  

Selon le procureur de Grenoble par intérim, "les causes du décès ne sont pas formellement établies à ce stade, la victime n’ayant été atteinte que par un seul tir, au niveau du coude". D’après le médecin légiste, "la plaie par arme à feu ne serait pas mortelle et la cause de la mort (qui ne sera certaine qu’après l’autopsie) serait plutôt due au choc avec le véhicule ou la chute sur la chaussée". Une arme de poing se trouvait à proximité du corps de la victime. 

Les auteurs "ont pris la fuite"

Dans son communiqué de presse, le procureur par intérim précise que "le ou les assaillants, qui se trouvaient dans une Renault Mégane RS de couleur blanche, ont pris la fuite à bord de leur véhicule. Un modèle pouvant correspondre a été retrouvé en feu par la police dans le quartier Teisseire à Grenoble peu après les faits". Des barrages routiers ont été mis en place par les gendarmes, mais pour l'instant sans résultat. 

Le parquet de Grenoble s’est dessaisi au profit du parquet de la JIRS de Lyon sous la qualification de "meurtre en bande organisée, avec saisine de la DCOS". 

Jean-Pierre Maldera, une figure du grand banditisme 

Jean-Pierre Maldera a été une figure du grand banditisme italo-grenoblois dans les années 1980-1990. "Les frères Maldera, c'est la dernière famille en France à faire plus peur que les caïds des cités", avait confié à leur sujet, un bon connaisseur du milieu à "ici Isère" (ex-France Bleu). Pendant des années, Robert et Jean-Pierre Maldera ont fait la Une des pages faits divers, pour "association de malfaiteurs", "proxénétisme aggravé" et "racket". Leurs noms étaient cités dans plusieurs règlements de comptes sanglants. La police présentait d'ailleurs Robert Maldera, son frère, comme "le parrain de Grenoble"
 
En 2015, celui-ci quitte sa maison de Meylan (Isère) pour se rendre à un mystérieux rendez-vous, on ne le reverra jamais. Trois personnes ont été mises en examen dans cette affaire en 2017, mais le corps de Robert Maldera n'a jamais été retrouvé. Jean-Pierre, seul survivant de la fratrie Maldera, vivait depuis des années avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête et il le savait. Sa vie s'est donc arrêtée mercredi matin, sur l'autoroute A41 entre Grenoble et Chambéry. 

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