Deux personnes interpellées dans l'enquête sur une double explosion à 7 ans d'intervalle sur une commune de Seine-et-Marne

Classée sans suite, l'enquête sur l'explosion d'une maison en novembre sur la commune de Saint-Loup-de-Naud va être rouverte et jointe à une seconde sur l'explosion d'une voiture en 2017 à la sortie du village, révèle France Inter. Ces explosions avaient causé la mort de trois personnes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Près d'une trentaine de suspects ont été interpellés et mis en examen, photo d'illustration. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)
Près d'une trentaine de suspects ont été interpellés et mis en examen, photo d'illustration. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Deux personnes ont été interpellées, mardi 4 mars, dans l'enquête sur deux explosions intervenues à sept ans d'intervalle sur la commune de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne), a appris le journaliste Emmanuel Leclère de France Inter, de source proche du dossier. La piste criminelle est désormais privilégiée par les enquêteurs.

En novembre dernier, une femme de 31 ans était morte dans sa maison en pierre, soufflée par une explosion, son compagnon avait été grièvement blessé. En 2017, l'ancien propriétaire de la maison, conseiller municipal, avait péri avec son petit-fils dans l'explosion de sa voiture à la sortie du village. À l'époque, les analyses effectuées n'avaient pas permis d'identifier l'origine de l'explosion.

Bombes artisanales et système de mise à feu

Mardi matin, la brigade criminelle de Versailles est allée interpeller deux suspects, un homme et sa mère. Ils avaient déjà été brièvement placés en garde à vue au début de l'enquête. Cette nouvelle garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures, un régime dérogatoire, comme pour le terrorisme et la criminalité organisée en lien avec l'usage d'explosifs.

La mère est âgée d'une soixantaine d'années, le fils d'une trentaine. Ils sont anciens voisins mitoyens de la maison qui a été totalement détruite dans la nuit du 26 au 27 novembre dernier. Le fils est désormais soupçonné d'avoir confectionné deux bombes artisanales qui ont fait trois morts au total et un blessé grave.

C'est un "recoupement des analyses" du laboratoire de la police judiciaire de Paris qui a permis de faire un lien entre les deux explosions mystérieuses, toujours selon une source proche de l'enquête. La première affaire avait été classée sans suite l'été dernier. Mais selon les informations de France Inter, l'enquête va être rouverte, avec une "jonction" des deux dossiers.

Les suspects connus de la justice et des services sociaux

Les enquêteurs ont cherché à savoir également si un sac d'engrais oxydé laissé dans un vide sanitaire par l'ancien propriétaire ne pouvait pas être à l'origine de l'explosion de la maison fin novembre 2024. Sauf que, d'après une source judiciaire, un système de mise à feu a bien été découvert dans les décombres.

Les deux suspects sont connus de la justice et des services sociaux. L'homme avait déjà été arrêté pour des vols de câbles électriques dans une usine d'une commune voisine, puis s'était fait suspendre en train de mettre le feu à la même usine. Après cette tentative d'incendie, le domicile des deux suspects avait été perquisitionné. L'agent chargé de cette perquisition, entendant des cris à la cave, avait découvert une jeune sœur vivant séquestrée. Sa garde avait été retirée à sa mère.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.