Condamnation de Cédric Jubillar : six jours après l'avoir reconnu coupable du meurtre de son épouse, Delphine Aussaguel, la cour détaille ce qui a motivé le verdict
Dans son arrêt rendu public jeudi, la cour d'assises du Tarn fustige le positionnement de l'accusé, qui n'a cessé de clamer son innocence sans convaincre les jurés ni les magistrats.
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Un meurtre "caractérisé" et un accusé "sans aucun remords". La cour d’assises du Tarn a rendu public, jeudi 23 octobre, son arrêt justifiant la condamnation de Cédric Jubillar à trente ans de réclusion criminelle. Dans ce document, elle estime qu'en niant avoir assassiné son épouse, Delphine Aussaguel, tout au long des quatre semaines de procès, l'homme de 38 ans "n'a pas pris la mesure de la gravité de ses actes, ni encore des raisons de son passage à l'acte". Six jours après avoir rendu son verdict, la juridiction souligne dans son argumentaire que l'accusé "n'a exprimé aucun remords, restant autocentré sans aucune remise en question".
Même si Cédric Jubillar a toujours nié avoir donné la mort à son épouse, dont le corps n'a jamais été retrouvé, "la cour et le jury n'ont pas été convaincus" par ses déclarations, insiste le document de 12 pages. La personnalité de l'accusé y est même qualifiée de "compatible" avec le passage à l'acte, le document citant sa violence verbale ou physique à l'égard de son fils ou de sa propre mère, elle-même tiraillée par le doute lors de son audition.
Ici, "les faits sont aggravés par le lien entre l'auteur et la victime dans un contexte de vie conjugale marquée par les insultes, l'humiliation et le rabaissement de la victime", poursuit la cour, retenant l'explication du psychiatre qui a examiné l'accusé. Pour expliquer le "passage à l'acte", l'expert avait évoqué l'hypothèse d'un "moment d'effondrement personnel", favorisé par les "cicatrices psychiques laissées par sa propre histoire", alors que Delphine Aussaguel demandait le divorce.
Des faits "facilités par le huis clos familial"
L'enquête a permis d'établir que la victime est "décédée à la suite de l'action d'un tiers", insiste la cour, écartant une disparition volontaire, un accident ou un suicide. Dans son arrêt, elle revient en détail sur les éléments confondants survenus le soir du 15 décembre 2020, jour de la disparition de Dephine Aussaguel. Parmi eux : l'arrêt "très inhabituel" du téléphone de l'accusé, le fait que "la dernière trace de Delphine Jubillar vivante se trouve à son domicile", les déclarations du fils du couple confirmant une dispute ou encore le témoignage de deux voisines ayant entendu "des cris d'effroi" pouvant provenir de l'habitation des Jubillar.
"Plusieurs témoignages permettent de dire que le véhicule Peugeot 207 de Delphine a été déplacé au cours de la nuit" et que "seul Cédric Jubillar est celui qui a pu [le] manœuvrer", continue la cour.
Estimant en outre que les faits ont "été facilités par le huis clos familial, les enfants du couple (...) dormant dans le domicile" le soir de la disparition de la victime, elle retient également l'absence de réaction de Cédric Jubillar "à l'évocation de la souffrance et des questionnements de ses enfants". Elle note enfin le fait qu'il "n'a donné aucune information sur l'endroit où se trouve le corps de son épouse, privant la famille de cette dernière d'un lieu de recueillement".
Les avocats de Cédric Jubillar ont fait appel de la condamnation de leur client. "Nous allons nous remettre au travail pour préparer cet appel", avait affirmé l'un d'eux, Alexandre Martin, après le verdict. Reste à savoir si ces conclusions désormais rendues publiques auront une influence sur la stratégie de l'accusé.
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