Disparition du petit Émile : "C'est décourageant de dire qu'on ferme", l'incompréhension de certains après l'annonce de la fin des battues ouvertes aux bénévoles
Plus de 48 heures après la disparition du petit Émile, les investigations se poursuivent au Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ce lundi soir, le procureur a demandé aux citoyens de ne plus se rendre au village pour aider dans les recherches, au grand désarroi des bénévoles mobilisés.
En tout, 800 personnes ont été mobilisées depuis la disparition d'Emile, et elles sont venues par centaines ces derniers jours. Des bénévoles venus spontanément pour aider les forces de l'ordre dans leur recherche. Certains sont venus de Dunkerque, du Var de Marseille ou des villages non loin du Vernet avec une ambition : retrouver Émile, deux ans et demi, volatilisé depuis samedi soir. Pourtant, lundi 10 juillet dans la soirée, le procureur a indiqué que les enquêteurs n'auront plus besoin d'aide ce mardi. "À partir de demain matin, le site sera fermé à toute personne étrangère au bourg", a indiqué Rémy Avon, le procureur de la République de Digne-les-Bains. Autrement dit : les bénévoles sont appelés à rentrer chez eux.
Chez les bénévoles, beaucoup ont passé plusieurs heures à ratisser le haut du village, là où le petit garçon a été aperçu pour la dernière fois. Benjamin est arrivé de Digne-les-Bains, en famille, pour donner un coup de main. Arrêter les battues est, pour lui, incompréhensible : "On ne l'a toujours pas retrouvé donc il y a toujours toutes les possibilités. Je pense qu'on pourrait continuer à chercher. Tant qu'on ne l'a pas trouvé, on continue. Il ne faut pas fermer !"
Le père de Benjamin, Sébastien, s'interroge, lui, sur la nouvelle stratégie des gendarmes : ratisser encore une fois le haut du village, ce qu'ont fait les bénévoles toute la journée. Pour lui, c'est clair, Émile n'est pas là : "Je ne pense pas qu'il soit autour du village, on a vraiment cherché. Après, est-ce qu'il faut chercher plus loin maintenant ? Je ne sais pas, je ne suis pas gendarme."
"Un autre type d'enquête démarre"
Toute la famille est ensemble dans cette enquête : la grand-mère, Jocelyne, souligne pour sa part un point important. "Pourquoi se priver d'autant de bénévoles, d'autant de paires de jambes pour arpenter un territoire aussi vaste et si particulier ?" Jocelyne explique qu'"il ne faut pas perdre espoir" : "Plus on est à chercher, mieux c'est. C'est décourageant de dire qu'on ferme. Ils ont peut-être raison. On n'a pas à juger."
>> Disparition du petit Émile : ces bons réflexes à avoir si vous pensez que votre enfant a disparu
Des investigations plus poussées, plus méticuleuses s'annoncent aujourd'hui. Les relevés téléphoniques vont être à nouveau étudiés. Il reste également deux maisons du village de 125 habitants à fouiller. Si le procureur a décidé de clôturer les recherches (lundi soir), c'est qu'il y a des raisons : c'est peut-être plus qu'une disparition", estime un bénévole, Geoffrey, venu d'une commune voisine du Vernet.
"Ce n'est peut-être pas une simple disparition, ça peut être un enlèvement, peut-être un meurtre, ça peut être tout ... On ne l'espère pas. C'est un enfant qui n'a jamais rien demandé."
Geoffrey, un bénévoleà franceinfo
Avant de poursuivre : "C'est un autre type d'enquête qui démarre", note-t-il. "Je trouve ça tout à fait normal qu'ils aillent sur de la scientifique. Hier, je suis venu avec mon chien, et il m'a pointé des endroits. J'aimerais bien que la police scientifique trouve ces endroits-là aussi. Il vaut mieux les laisser faire leur travail", glisse-t-il.
Cette interrogation est partagée par de nombreux bénévoles. Pour le moment, le procureur de la République affirme qu'il manque encore plusieurs critères administratifs pour lancer l'alerte enlèvement.
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