Mort du petit Emile : après la conférence de presse du procureur, un village muré dans le silence et une enquête dans le flou

Le procureur d'Aix-en-Provence a déclaré jeudi que la piste familiale n'était "pas encore refermée" après la levée des gardes à vue des grands-parents, de l'oncle et de la tante du petit garçon. De quoi susciter la sidération des rares habitants croisés dans le hameau où Emile a disparu.

Article rédigé par franceinfo
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Le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), le 25 mars 2025. (THIBAUT DURAND / MAXPPP)
Le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), le 25 mars 2025. (THIBAUT DURAND / MAXPPP)

Le corps d'Emile a été transporté, son crâne portait la trace d'un traumatisme violent et la probabilité de l'intervention d'un tiers dans sa disparition est donc confirmée. C'est ce que l'on retient de la conférence de presse du procureur d'Aix-en-Provence jeudi 27 mars, alors que les quatre gardes à vue des proches du petit garçon de 2 ans et demi ont été levées sans poursuites. Mais la piste familiale n'est pas écartée.

Le Haut-Vernet, ce hameau où Emile a disparu à l'été 2023, alors qu'il était gardé par ses grands-parents pour les vacances, attend des réponses, mais se mure dans le silence. Il y a dans ce village plus de journalistes que d'habitants. Des habitants lassés de voir arriver les caméras à chaque rebondissement de l'enquête. Beaucoup de portes restent fermées, certains habitants ont même appelé les gendarmes pour chasser les médias du hameau. Dans ces quelques maisons à flanc de montagne, à côté de la résidence secondaire des grands-parents d'Emile, on a pris l'habitude de se taire depuis le début de l'affaire. Et puis en contrebas, près de la route départementale, beaucoup de maisons sont inoccupées à cette période de l'année.

Pour les rares habitants présents, il y a eu en tout cas une sidération jeudi matin, en apprenant la fin des gardes à vue des grands-parents, de l'oncle et de la tante du petit Emile, l'absence de poursuites. Certains racontent leur suspicion contre le grand-père, cet homme qu'ils décrivent comme strict, brusque, à la tête d'une famille nombreuse et discrète, mais d'autres ont toujours pensé que le petit garçon avait simplement pu se perdre dans la montagne. Les habitants attendaient des réponses.

"Le sentiment que le mystère reste entier"

Magali est l'une des seules à s'exprimer encore au micro, elle a suivi la conférence de presse du procureur et se dit bouleversée par les dernières avancées de l'enquête sur les circonstances de la mort d'Emile, un an après la découverte de son crâne sur un sentier, à moins de deux kilomètres du hameau. "J'ai surtout retenu le traumatisme facial violent, c'est ça qui me marque, raconte-t-elle. J'imagine ce qui a pu se passer, vraiment ça me fait mal au cœur. Il y a toujours le sentiment que le mystère reste entier. On relâche les membres de cette famille, pour moi ça veut dire que la piste familiale est écartée. Puis le procureur nous dit que non, ce n'est pas parce qu'ils ont été libérés de leur garde à vue que la piste est pour autant écartée. Finalement, on nage dans le flou."

"On est peut-être au bout du bout de ce qu'on pouvait obtenir comme indices, comme preuves. Je ne vois pas bien ce qu'il pourrait y avoir de plus maintenant."

Magali, une habitante

à franceinfo

Lors de sa conférence de presse, le procureur d'Aix-en-Provence Jean-Luc Blachon a redit la détermination des gendarmes et des juges d'instruction à poursuivre l'enquête sur les circonstances de la disparition d'Emile.

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