Mort du petit Émile : la garde à vue de ses grands-parents, "comme une gifle en plein visage" pour une habitante du Vernet

Quatre personnes, dont les grands-parents d'Émile, retrouvé mort après avoir disparu dans les Alpes-de-Haute-Provence en juillet 2023, ont été placés en garde à vue mardi. Une nouvelle qui chamboule le village du Haut-Vernet.

Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Haut-Vernet, où le petit Émile passait ses vacances avant de disparaître en juillet 2023. (THIBAUT DURAND / MAXPPP)
Le Haut-Vernet, où le petit Émile passait ses vacances avant de disparaître en juillet 2023. (THIBAUT DURAND / MAXPPP)

C'est un tournant dans l'enquête sur la mort du petit Émile. Plus d'un an et demi après sa disparition, quatre de ses proches ont été placés en garde à vue mardi 25 mars : ses grands-parents, un oncle et une tante. Des gardes à vue pour homicide volontaire et recel de cadavre. Des perquisitions sont en cours dans leur résidence principale, à la Bouilladisse près de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône.

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Dans le village du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), où le garçon de 2 ans et demi a disparu, en juillet 2023, la centaine d'habitants vit au rythme de l'enquête. Les grands-parents d'Émile y possèdent une maison secondaire. Le crâne du petit garçon a été découvert au printemps dernier par une promeneuse, dans une zone escarpée, à deux kilomètres de là.

Depuis le début de l'affaire, les habitants vivent avec cette énigme. Rares sont ceux qui acceptent de parler, mais l'annonce du placement en garde à vue des grands-parents, d'un oncle et d'une tante d'Émile, a été un choc, explique Magali Lamy, qui vit au Vernet avec sa famille.

"On aura peut-être un dénouement pour pouvoir mettre un point final à cette histoire, avoir une explication."

Magali Lamy, habitante du Vernet

à franceinfo

"Ç'a vraiment été comme une gifle en plein visage. Je ne m'attendais pas du tout à ce nouvel élément d'enquête, ayant toujours pensé en mon for intérieur que l'enfant s'était perdu [une hypothèse qui n'a jamais été privilégiée ou écartée par les enquêteurs]. L'idée que peut-être, je dis bien peut-être, la famille ou certains membres de la famille pourraient être impliqués dans sa mort, ça m'a bouleversée."

"C'est difficile au quotidien"

La crainte des habitants, jusqu'ici, c'était de ne jamais avoir de réponse, une incertitude pesante. Magali Lamy en a même écrit un livre.

"C'est vrai que c'est difficile de vivre au quotidien avec ce mystère et de vivre aussi au rythme des rebondissements. Les esprits sont marqués, le quotidien est marqué, confie Magali. C'est dans nos conversations, par exemple avec les enfants qui nous voient et qui nous entendent nous interroger, qui voient notre questionnement, nos doutes, nos inquiétudes. Forcément, on est un tout petit village, ça n'aide pas."

Un village marqué par cette enquête, habitué au ballet des journalistes et des gendarmes. Il y a quelques jours, une jardinière a d'ailleurs été saisie près de l'église. Mais c'est la première fois qu'il y a des gardes à vue dans cette affaire. Les grands-parents d'Émile avaient déjà été entendus comme témoins, ils avaient expliqué aux gendarmes que le garçon avait échappé à leur vigilance, alors qu'Émile venait d'arriver pour les vacances.

Le village du Haut-Vernet sous le choc de la garde à vue des grands-parents d'Emile. Reportage de Mathilde Vinceneux

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