"Les élus sont émus quand ils viennent, mais c'est obscène" : la cérémonie d'hommage rue d'Aubagne entre émotion et colère
Les habitants du quartier de Marseille dans lequel se sont effondrés les immeubles il y a un an se sont retrouvés pour une cérémonie mardi. La plupart restent très en colère envers les responsables politiques.
"En fait, tout le monde est très malheureux et très en colère de la réaction des politiques", confie une voisine. Elle est venue, comme plusieurs centaines d'autres personnes, rendre hommage, mardi 5 novembre, aux huit morts dans l'effondrement de deux immeubles il y a un an, rue d'Aubagne, à Marseille. Huit minutes de silence ont été observées.
"Quand on pense qu'ils sont toujours en place", poursuit l'habitante. "Personne n'a démissionné alors que parmi les personnes qui sont aux décisions, il y a des propriétaires de taudis qui louent encore. Ils sont dans une incompétence grave. L'immeuble où ces personnes sont mortes était mitoyen avec un immeuble qui appartenait à la ville où le toit était percé", affirme-t-elle.
C'est un scandale, il faut que tout ça passe en justice et vite !
Une habitante du quartierà franceinfo
Dans le quartier encore endeuillé, l'émotion n'est pas feinte, elle perce partout. "C'est une vraie souffrance pour nous tous, ce n'était pas la fatalité, estime cet habitant. C'est ce qui me met le plus en colère. On aurait pu écouter les gens, écouter les experts. Il ne faut plus que ça se reproduise dans cette ville."
"On est comme des cons"
Cette colère sourde finit par éclater lorsque Samia Ghali, la sénatrice des quartiers nord de Marseille, fait son apparition et que caméras et appareils photo se braquent sur elle. "Aujourd'hui, ils [les élus] profitent de cette manifestation où nous, on est comme des cons. Il y a toute la presse qui est autour d'eux et en fait, c'est eux qui ont la vedette. Merde, ras-le-bol ! ", lâche une habitante. "Alors, eux, les élus, ils sont émus quand ils viennent. Mais c'est obscène, vraiment", poursuit cette femme manifestement exaspérée.
On a une ville qui s'effondre, avec des politiques publiques qui sont absentes. Non seulement absentes, mais criminelles par leur gestion. Donc maintenant, on est au-delà de l'émotion, ça suffit !
Une habitanteà franceinfo
L'agressivité n'a été que verbale. La petite foule s'est dispersée rapidement. Un autre rendez-vous a été fixé dans la soirée pour rebaptiser symboliquement ce lieu "Place du 5 novembre".
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