Les conditions de détention de Rédoine Faïd sont "contraires à la dignité humaine" pour une juge d'application des peines
La juge laisse trois semaines à l'administration pénitentiaire pour y remédier. Le parquet de Béthune a fait appel de cette décision.
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Une juge d'application des peines du tribunal de Béthune (Pas-de-Calais) qualifie les conditions de détention de Rédoine Faïd de "contraires à la dignité humaine" et demande à l'administration pénitentiaire d'y remédier d'ici au 28 juillet, selon une ordonnance consultée ce lundi par franceinfo, confirmant une information de RTL.
Dans cette ordonnance, une des juges d'application des peines du tribunal judiciaire de Béthune, rappelle que le braqueur multirécidiviste affirme que ses conditions de détention "entrainent une détérioration de son état de santé physique et psychique causée par un isolement sensoriel et social". Le braqueur multirécidiviste indique qu'il fait l'objet de "mesures préventives d'isolement, sans cesse renouvelées, qui limitent ses activités et ses interactions sociales, que tous ses parloirs sont soumis à un hygiaphone [une vitre de plexiglas qui sépare ses parloirs], qui l'empêchent de toucher ses proches et qu'il est inscrit au répertoire DPS (détenu particulièrement signalé)".
La juge parle de son côté de conditions "contraires à la dignité de la personne humaine, de part leur combinaison, leur durée et l'absence de perspectives données au détenu". La juge rappelle que Rédoine Faïd est à l'isolement depuis "a minima douze années", que les parloirs sont "systématiquement équipés d'un hygiaphone depuis octobre 2018" et qu'il subit également une "baisse de luminosité dans la cellule depuis le 21 mai". Elle laisse donc trois semaines à l'administration pénitentiaire pour "mettre fin à ces conditions de détention par tout moyen".
"Espérons que l'administration trouve des solutions concrètes"
Pour Benoît David, avocat de Rédoine Faïd contacté par franceinfo, "constater des conditions de détention contraires à la dignité humaine n'est pas une victoire". Toutefois, l'avocat "se réjouit" de voir "qu'une fois de plus, la justice a constaté, comme nous le disons depuis des années, que les conditions de détention de Rédoine Faïd sont indignes". "Espérons désormais que l'administration, qui a trois semaines pour y remédier, trouve des solutions concrètes pour que ce traitement cesse". De son côté, le parquet de Béthune, contacté par franceinfo, fait appel de la décision de la juge d'application des peines.
Rédoine Faïd est actuellement détenu au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Condamné pour son évasion de la prison de Réau en 2018, sa date de fin de peine est actuellement fixée à 2057. Pour rappel, Rédoine Faïd est détenu depuis le 1er juillet 2011. Il s'est évadé du 13 avril 2013 au 29 mai 2013 et du 2 juillet 2018 au 4 octobre 2018. A l'exception de ces deux périodes, il affirme avoit été placé à l'isolement sans discontinuer depuis 2011. Une information qui n'a pas été contestée par l'administration pénitentiaire, indique la juge de l'application des peines.
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