Incendie d'une bibliothèque à Grenoble : "Le service public ne reculera pas", assure le maire Éric Piolle

"Comme tous les maires de France, je me roule par terre pour obtenir des policiers supplémentaires", déclare le maire écologiste de Grenoble, en désaccord avec la stratégie du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, pour venir à bout des violences urbaines et du narcotrafic.

Article rédigé par franceinfo - avec '"ici Isère"
Radio France
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Éric Piolle,le  maire écologiste de Grenoble, le 29 février sur "ici Isère". (ICI ISERE / RADIO FRANCE)
Éric Piolle,le maire écologiste de Grenoble, le 29 février sur "ici Isère". (ICI ISERE / RADIO FRANCE)

"Évidemment que le service public ne reculera pas", réagit Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble, après l'incendie d'une bibliothèque neuve, percutée par une voiture-bélier dans la nuit de mardi à mercredi. Il était invité jeudi 20 février d'"ici Isère".

La préfète de l'Isère a indiqué mercredi que cette attaque était en représailles aux actions de la police dans le quartier Mistral. Cette bibliothèque, "c'était un objet unique en France, extraordinaire, à la fois bibliothèque et lieu sportif", décrit Éric Piolle.

"C'était la première fois que dans une bibliothèque, on voyait autant de diversité sociale, autant de diversité de générations. Ce caractère hybride fonctionnait."

Éric Piolle, maire de Grenoble

à "ici Isère"

Il estime que "s'attaquer ainsi à la culture, à la pratique, à l'émancipation, c'est absolument inqualifiable. C'est totalement écœurant. Mais on n'est pas à terre, on va remonter tout de suite à cheval, ce qui est sûr, c'est que nous reviendrons."

Éric Piolle réclame "un vrai changement de pied" en matière de sécurité. La police municipale a "un armement adapté à ses missions. Sur la vidéosurveillance, je rappelle que nous en avons six par kilomètre carré, ce qui est plus que dans beaucoup d'autres villes", comptabilise l'élu écologiste. Mais dans "les endroits qui ont été couverts de vidéosurveillance et de policiers municipaux armés, en fait ça ne va pas mieux, des villes de gauche, de droite, ça n'est pas une question de couleur politique", affirme-t-il.

La vidéosurveillance et la prison ne sont pas la solution

Selon lui, "ce n'est pas un défaut d'identification" non plus des dealers, "c'est juste qu'on est en échec". "50% de récidive, le but c'est quoi ? Mettre autant de personnes dans les prisons en France, en fait ils ressortent plus dangereux qu'ils en sont rentrés. Est-ce que vraiment c'est bien malin ?", questionne le maire de Grenoble.

Il dénonce par ailleurs "l'hypocrisie sur les moyens puisque les chiffres de policiers en France sont cachés, on ne sait pas combien il y en a". Éric Piolle affirme que "comme tous les maires de France, je me roule par terre pour obtenir des policiers supplémentaires. Mais je ne sais pas si je ne les prends pas à un collègue. Cette dimension-là est très désagréable. On fait tous le mieux que l'on peut".

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