Feux de forêts : la CGT des pompiers demande à Bruno Retailleau "des moyens humains, des moyens matériels"

Le ministre de l'Intérieur se rend jeudi dans le Roussillon pour présenter la stratégie anti-feux de forêt pour la saison estivale. Avec les annonces gouvernementales de baisses de dotations sur les collectivités, le syndicat s'inquiète notamment de savoir si les recrutements de pompiers professionnels promis vont être maintenus.

Article rédigé par franceinfo - avec ICI Roussillon
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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau se rend jeudi 5 juin en Roussillon pour lancer la saison contre les "feux de forêt" (photo d'illustration). (PHILIPPE LOPEZ / AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau se rend jeudi 5 juin en Roussillon pour lancer la saison contre les "feux de forêt" (photo d'illustration). (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Les pompiers des Pyrénées-Orientales réclament avant la venue de Bruno Retailleau "des moyens humains, des moyens matériels, le binôme indissociable pour éteindre des feux", soutient jeudi 5 juin Christophe Garcia, sapeur-pompier et délégué CGT, sur ICI Roussillon, à l'occasion de la venue dans le département du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau pour lancer la saison contre les "feux de forêt".

Le ministre se déplace avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique à Castelnou, où 300 hectares ont été détruits l'été dernier. Ils viennent présenter la stratégie anti-feux de forêt pour la saison estivale. Ils inaugureront le nouveau Dragon 66, l'hélicoptère de la sécurité civile, spécialisé notamment dans le secours aux personnes. Plus rapide, plus puissant, une sorte de couteau suisse, il sera aussi plus polyvalent et pourra participer à la lutte contre les incendies.

"Des moyens financiers de plus en plus contraints"

"C'est un plus pour le département d'avoir cet outil de dernière génération pour nous aider sur la lutte des incendies", reconnaît Christophe Garcia. Mais parallèlement, le département va louer, comme l'an dernier, un deuxième hélicoptère bombardier d'eau pour la saison estivale. "C'est un coût supplémentaire pour le SDIS, ce sont des moyens financiers qui sont maintenant de plus en plus contraints", rappelle le délégué CGT.

"Lorsqu'il y a une centaine d'hectares qui nécessitent plusieurs heures, plusieurs jours de travail, d'extinction, de surveillance, des moyens supplémentaires" sont nécessaires, ajoute-t-il. Les soldats du feu ont aussi besoin "d'ambulances de pompiers", d'hélicoptères "pour être beaucoup plus réactifs" ou encore de nouveaux "camions citernes". "On a fait face à la sécheresse pendant deux années consécutives où on avait des difficultés à s'approvisionner en eau, explique Christophe Garcia. Si on peut éteindre le feu dès le début, ça nécessite moins de moyens".

Besoin de pompiers professionnels

Enfin les pompiers craignent que leur plan de recrutement soit mis à mal par les économies demandées dans les collectivités locales. "Un constat a été fait par l'Inspection générale de l'administration en 2023" avec "une sur-sollicitation des sapeurs-pompiers volontaires", détaille Christophe Garcia. "On a besoin d'un socle assez solide et donc de pompiers professionnels", pointe-t-il. Aujourd'hui, il y a "aux alentours de 2 000 sapeurs-pompiers volontaires et 340 sapeurs-pompiers professionnels". Le département a "un plan de recrutement sur huit ans de 100 sapeurs-pompiers professionnels. Maintenant, avec les annonces gouvernementales de baisses de dotations sur les collectivités, est-ce que ces recrutements seront pérennisés dans le temps ?", questionne le délégué CGT.

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