"J’ai pensé immédiatement aux habitants": l'embarras des dirigeants de l'usine Lubrizol après l'incendie
Après l'incendie de l'usine de Lubrizol à Rouen, dans la nuit de mercredi à jeudi, les dirigeants de l'entreprise ont pris la parole sur franceinfo vendredi 27 septembre.
"Je suis réellement embarrassée que notre activité économique ait eu cet impact-là sur la population. Je suis moi-même venue la nuit de l'incident, j'ai vu l'ampleur de l'incendie et j’ai pensé immédiatement aux habitants proches parce que c’était un incident d’ampleur", regrette Isabelle Striga, directrice générale de Lubrizol. Elle était invitée de franceinfo, vendredi 27 septembre 2019, après l’incendie qui a touché l’usine Lubrizol de Rouen dans la nuit de mercredi à jeudi.
"On se dit, c’est nous, c’est notre entreprise, malgré tout ce qu’on fait", estime de son côté Frédéric Henry, le président de Lubrizol.
Je comprends très bien le désagrément et je comprends très bien que l’on soit très impressionné par ce qu’il s’est passé.
Frédéric Henryà franceinfo
"C’est dur, d’autant que nous faisons des efforts sans relâche sur la sécurité, nous et les salariés", a détaillé Isabelle Striga. "Autant la gêne peut être comprise, l’inquiétude peut être comprise, mais parfois des commentaires vraiment à charge blessent les salariés de l’entreprise dans des moments comme ça où ils voient l’outil de travail qui disparaît."
Un autre accident sept ans plus tôt
"On ne comprend pas mieux, mais ce n’est pas la préoccupation", a-t-elle poursuivi. "Pour le moment, notre préoccupation c’est de sécuriser le site pour permettre aux salariés de revenir travailler dans les bâtiments."
Un autre incident était survenu il y a sept ans, dans cette même usine après une fuite de mercaptan, un gaz soufré toxique. Cette succession d’incidents, était "une erreur, détaille Frédéric Henry. Malheureusement, ça a eu une ampleur très importante. Là, c’est peut-être une erreur, c’est peut-être autre chose."
Nous sommes nous-même perplexes et les salariés aussi sont perplexes au vu du travail qu’on fait, de l’investissement, de notre culture sécuritaire.
Frédéric Henryà franceinfo
Après ce premier problème, les dirigeants de l’entreprise estiment avoir "tiré beaucoup d’enseignement des incidents du passé". Cet accident "est très différent et on n'avait pas imaginé qu’un départ de feu se déclare dans cette zone-là où il n’y a pas d’activité, seulement du stockage. On est extrêmement étonnés", dit Frédéric Henry, le PDG de Lubrizol.
"Qu'on soit à 20 km ou à 2 km, ça aurait été la même chose"
"Le panache de fumée était particulièrement spectaculaire, poursuit Frédéric Henry. Et moi, comme tous les habitants j’ai été impressionné donc je peux tout à fait comprendre qu’on puisse se poser des questions. Je ne dis pas qu’il y a des raisons de s’inquiéter pour la santé puisque les services de l’État et ATMO Normandie ont été extrêmement vigilants."
Au plus fort de l’incendie, un périmètre de 500 mètres autour du site Lubrizol a été ordonné. Certains estiment que ce périmètre était bien trop restreint. Le président de Lubrizol estime qu'on soit "à 20 km ou à 2 km, le panache aurait été aussi impressionnant et ça aurait été la même chose."
Les priorités aujourd’hui pour l’usine, c’est de "sécuriser le site. Il va falloir déblayer beaucoup de choses qui ont brûlé, il va ensuite falloir mettre en place un entrepôt et puis remplacer ce qui a brûlé. On sait que tout ce qui n’a pas brûlé est en bon état apparemment, donc c’est une bonne chose déjà, il y a quand même une bonne partie de l’usine qui peut fonctionner", a conclu Frédéric Henry, le président de Lubrizol France.
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