Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du préfet
La préfecture de Seine-Maritime a notamment assuré mardi, au cours d'une conférence de presse, qu'il n'y avait pas de "risque avéré" lié à l'amiante dans l'air.
La préfecture de Seine-Maritime a tenu, mardi 1er octobre en fin d'après-midi, une conférence de presse pour répondre aux inquiétudes grandissantes de la population de Rouen et des alentours après l'incendie de l'usine Lubrizol qui a provoqué une forte pollution de l'air et des odeurs désagréables. Le préfet Pierre-André Durand a renouvelé la promesse d'Edouard Philippe de rendre publiques toutes les analyses demandées par l'Etat pour évaluer le risque sur la santé des habitants. Assurant par ailleurs qu'il n'y avait pas de traces d'amiante dans l'air, selon les premières analyses, il a cependant précisé que 160 fûts "dans un état délicat" restaient à évacuer du site.
Pas d'amiante dans l'air
L'une des interrogations quant au risque pour la santé des habitants portait sur la toiture des deux hangars qui ont brûlé et qui contenaient de l'amiante : les mesures menées vendredi matin "sont toutes négatives", a déclaré lors de la conférence de presse Patrick Berg, directeur régional de l'environnement et de l'aménagement de la région Normandie.
"En ce qui concerne l'amiante dans l'air, on est sur le bruit de fond des fibres d'amiante dans l'air, des niveaux extrêmement faibles", a-t-il assuré. "On peut estimer qu'avec cette première série de relevés, il n'y a pas de risque lié à l'amiante. Ce risque n'est pas avéré".
L'usine Lubrizol fabrique des additifs pour lubrifiants. Les analyses réalisées dès après le sinistre ont porté notamment sur d'éventuelles concentrations dans l'air d'oxyde d'azote et de soufre, de monoxyde de carbone et d'hydrogène sulfuré. Selon la préfecture, ces mesures, menées sur 26 sites, étaient dans leur quasi-totalité négatives.
Près du site, 160 fûts "dans un état délicat"
Les autorités concentrent leurs efforts sur 160 fûts de produits endommagés par l'incendie, à proximité des hangars, renfermant un "produit qui, lorsqu'il s'échauffe, peut produire du mercaptan [un gaz nauséabond utilisé notamment pour 'marquer' le gaz de ville, inodore, afin de repérer les fuites] ou de l'hydrogène sulfuré". Le préfet de Seine-Maritime et de Normandie Pierre-André Durand a précisé qu'"il restait de l'ordre de 1 000 fûts, dont 160 en état délicat, pour lesquels un protocole d'intervention est en cours de finalisation". Il permettra "d'évacuer des fûts qui participent aux émanations d'odeurs", a-t-il dit.
La liste des produits rendue publique
La liste des produits qui ont brûlé dans l'incendie va être dévoilée, a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe mardi après-midi, à quelques heures d'une manifestation pour réclamer la vérité sur cet accident. L'Etat "rendra publique" également "la quantité des produits qui ont brûlé", a précisé le Premier ministre devant l'Assemblée nationale.
Les agences publiques chargées des risques industriels (Ineris) et de la santé (Anses) vont être consultées sur l'éventualité de rechercher de nouveaux produits dans les retombées, a annoncé de son côté la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne. Depuis l'incendie, le gouvernement multiplie les propos rassurants mais sans convaincre et promet la "transparence".
La nature des produits stockés dans les quelque 1 300 sites Seveso français n'est pas destinée à être divulguée en raison du risque terroriste, notamment depuis une tentative d'attentat en 2015 sur un site d'Air Products en Isère. Edouard Philippe a précisé à l'Assemblée qu'il levait cette restriction pour Rouen.
Le directeur du site de Lubrizol Laurent Bonvallet a assuré mardi matin sur France Bleu Normandie que "la liste des produits (qui ont brûlé) a été communiquée" aux autorités qui l'ont demandée.
L'origine des odeurs
La nappe d'hydrocarbures, d'huile, de mousse et d'eau qui subsiste sur le site et serait à l'origine de l'odeur incommodante à Rouen et dans son agglomération est en cours de pompage, a dit le préfet Pierre-André Durand. "Les pompages [...] vont se poursuivre dans les jours qui viennent jusqu'à ce que les mauvaises odeurs disparaissent", a-t-il ajouté, précisant que les 160 fûts sur le millier stocké dans l'usine "participent aux émanations d'odeurs".
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