Incendies dans les Bouches-du-Rhône : “C’était l’enfer, on était encerclé par les flammes”
Aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille, de nombreux hectares de végétation et quelques habitations ont brûlé pendant la nuit du mercredi 10 août au jeudi. Francetv info est allé à la rencontre des habitants.
Sur les collines des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, l'atmosphère est lunaire. De grandes étendues vallonnées sont intégralement recouvertes de cendres. Des fumées s'échappent du sol brûlant.
"Cette nuit, c'était l'enfer", se rappelle Pierre, la soixantaine. A partir de 19 heures, mercredi 10 août, les flammes du gigantesque incendie se sont approchées tout près de sa maison. "A ce moment-là, il n'y avait qu'une seule chose à faire : fuir." Après avoir évacué à la hâte avec sa famille, Pierre est revenu vers 1 heure du matin. Impossible de dormir sans savoir si sa maison allait résister aux feux. Plus de 3 000 hectares ont été ravagés dans la région.
Nous avons eu de la chance, le vent a tourné et les flammes ont épargné notre maison. C'est un miracle.
Seul le mobilier de jardin, la voiture et le bateau laissés dehors n'ont pas résisté. Mais Pierre sait qu'il a failli tout perdre, comme certains de ses voisins.
Arroser pour éviter de nouveaux feux
Tout le long de la route qui mène des collines jusqu'au centre-ville des Pennes-Mirabeau, le même spectacle : des jardins calcinés, des camions de pompier dans les deux sens et des riverains qui arrosent inlassablement leurs parcelles pour éviter tout nouveau départ de feu.
Corinne, un seau dans la main, fait partie d'eux. Hier soir, elle n'était pas chez elle. C'est son voisin, Michel, qui a arrosé son jardin pour éviter que sa maison soit touchée par les flammes. Ce dernier, la soixantaine, habite ici depuis quinze ans. Il sait que la zone est propice aux incendies, mais n’en avait jamais connu d’aussi violent.
Evacuée à l'Hôtel de Ville
Parmi ses voisins, se trouve aussi la famille de Cyrielle. Cette étudiante en classe prépa scientifique s’est retrouvée seule face aux flammes mercredi soir. En début de soirée, la tension était vive dans le quartier. Le feu est descendu près du centre-ville. “Une femme cherchait son fils”, raconte Cyrielle. Quand le danger s’est approché tout près, elle a finalement quitté le quartier pour rejoindre l'Hôtel de Ville, en pleine nuit. “Il y avait beaucoup de monde, j’essayais d’aider comme je pouvais”, raconte la jeune fille, les larmes aux yeux.
De retour chez elle vers 5h30 du matin, elle découvre que sa maison a été épargnée de justesse. Les flammes se sont arrêtées à trois mètres de la cuisine grâce à l’intervention des pompiers. Tout le jardin de la propriété, sur plusieurs centaines de mètres, a lui été complètement ravagé.
C’est horrible. On a l’impression que demain tout aura disparu, mais en fait non. C’est bien réel.
Bottes aux pieds, elle continue d’évaluer les dégâts, en évitant les petites végétations qui continuent de se consumer. Dans le ciel, des hélicoptères de reconnaissance croisent les Canadairs qui continuent de stopper de nouveaux départs de feux.
"On a pensé à un attentat"
“Les sols sont très secs, le vent est fort, donc le feu peut reprendre très rapidement”, commente un policier au bord de la route. Il a été mobilisé toute la nuit pour sécuriser les lieux et évacuer les habitants.
Certaines personnes ne voulaient pas quitter leur maison alors que les flammes atteignaient le jardin. Nous avons dû les sortir de force.
Heureusement, une majorité des habitants a respecté les consignes des autorités, “certains nous donnaient de l’eau”, ajoute le policier. Il faut dire qu’avec ses équipes, il a traversé des zones complètement enfumées, “c’était l’enfer, on était encerclé par les flammes”.
Lorsqu'il affirme que c’est, de loin, le pire incendie qu’il ait connu dans sa carrière, les autres policiers acquiescent. Une situation telle, avec des départs de feux multiples, qui interroge l’agent : “On a pensé à un attentat”.
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