Incendies : "C'est un été dévastateur", constate la Fédération des sapeurs-pompiers de France

Mickael Maunoir décrit une saison des incendies qui "commence plus tôt" avec "des feux qui sont virulents". Il appelle à se "préparer à l'échelon national" face aux conséquences du changement climatique.

Article rédigé par franceinfo
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Des pompiers mobilisés sur un incendie dans le massif de Brocéliande, dans le Morbihan. (DAMIEN MEYER / AFP)
Des pompiers mobilisés sur un incendie dans le massif de Brocéliande, dans le Morbihan. (DAMIEN MEYER / AFP)

"C'est un été dévastateur", a déclaré le capitaine Mickael Maunoir, membre du conseil d’administration de la Fédération des sapeurs-pompiers de France, sur franceinfo, vendredi 18 juillet.

À Martigues (Bouches-du-Rhône), un incendie "pas maîtrisé à l'heure actuelle", rappelle Mickael Maunoir, a parcouru 240 hectares depuis jeudi. Il cite aussi les "120 hectares" de végétation brûlés à Tréhorenteuc (Morbihan), dans le massif de Brocéliande, un incendie "circonscrit". À Fréjus (Var), le feu a été "fixé à 40 hectares". Une information confirmée par les sapeurs-pompiers du Var, qui à la mi-journée, ont même parlé d'un feu "maîtrisé" où il fallait désormais "noyer les points chauds". Tandis qu'en Ardèche, dans les Cévennes, un feu démarré jeudi a été "circonscrit et fixé à 40 hectares", évoque aussi le membre de la Fédération des sapeurs-pompiers de France.

Besoin de "beaucoup de moyens"

"C'est un été pour lequel nous sommes à hauts risques", confirme Mickael Maunoir. Comme celui de 2022, c'est-à-dire "des étés qui ont commencé très tôt sur la période feux de forêt", marqués par "une période pluvieuse en cours de printemps" où la "végétation a progressé et a bien poussé". Mais le sapeur-pompier tient à souligner la cause du dérèglement climatique, aux conséquences nombreuses : "Les feux ne sont plus que dans le sud de la France, la saison commence plus tôt, avec des feux qui sont virulents". Il prend l'exemple de l'incendie de Martigues qui "est un feu très important, nécessitant beaucoup de moyens, avec une attaque massive des avions qui a permis de sauver de nombreuses maisons, des interventions avec les hommes sur le terrain, des renforts nationaux, des renforts venant du mécanisme européen".

Face à la virulence croissante de ces feux, "nous devons nous préparer à l'échelon national et international, européen en l'occurrence, pour pouvoir subvenir à tous ces incendies liés au changement climatique", appelle Mickael Maunoir. La crainte étant de voir naître cet été en France un mégafeu, reconnaissable par des incendies hors normes et hors de contrôle, comme ceux qui ont détruit 30 000 hectares de forêts en Gironde, en 2022. "Notre stratégie est basée sur la stratégie du feu naissant", explique le membre du conseil d'administration de la Fédération des sapeurs-pompiers de France. "Aujourd'hui, une majorité des feux sont ce qu'on appelle 'tapés' dans les plus brefs délais par tous les moyens, terrain ou avion, de telle sorte qu'on évite ce genre de catastrophe", en "faisant aussi de la prévention".

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