"Ma maison de disques me trouvait folle" : Lio témoigne des répercussions sur sa carrière après avoir dénoncé la violence de Bertrand Cantat

La chanteuse était l'invitée de l'émission "C à vous" sur France 5, quelques jours après avoir témoigné dans une série documentaire sur Netflix qui revient sur l'affaire.

Article rédigé par franceinfo
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La chanteuse Lio invitée à l'émission "ADN II", le 8 février 2024. (DIDIER ALLARD / INA / AFP)
La chanteuse Lio invitée à l'émission "ADN II", le 8 février 2024. (DIDIER ALLARD / INA / AFP)

"L'amour n'apporte pas la mort !" avait-elle scandé sur le plateau de Thierry Ardisson. Près de vingt ans après s'être insurgée en direct à la télévision contre la "romantisation" de Bertrand Cantat, le leader de Noir Désir qui a tué l'actrice Marie Trintignant en 2003, la chanteuse Lio est revenue sur cette séquence dans l'émission "C à vous", mardi 8 avril, sur France 5.

"Après ma prise de parole sur l'affaire Cantat, je ne retrouvais plus un seul contrat. La maison de disques me trouvait folle et hystérique. Ma tournée a dû être annulée. J'ai juste dit les choses", a-t-elle confié. Cette prise de parole forte intervient après son témoignage retentissant dans la série documentaire Netflix sortie le 27 mars, De rockstar à tueur : Le cas Cantat.

Elle a expliqué avoir obtenu à l'époque un résumé du rapport d'autopsie de Marie Trintignant, avec qui elle était amie, et l'affirme : "C'était une exécution." "Mon problème, c'est que tout le monde savait que Bertrand Cantat était violent dans le métier", a déploré encore la chanteuse sur le plateau de France 5.

Selon elle, dans les discours de l'époque, "il y avait une volonté de salir Marie [Trintignant], de l'avilir". D'après l'interprète de Banana Split, le silence qui pesait autour de la violence de Bertrand Cantat était motivé par "des raisons mercantiles". "Il fallait que continue le groupe qui vend plus que Johnny. Ils n'ont pas voulu protéger l'artiste, mais le rapporteur d'argent", a-t-elle martelé.

Devant ce témoignage, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, également présente sur le plateau, s'est déclarée "très émue". "Les femmes battues sont encore confrontées à une immense solitude. C'est une question collective : en tant que société, nous devons agir collectivement", a-t-elle insisté.

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