Affaire Elodie Kulik : ce que l'on sait sur la tentative de suicide de Willy Bardon au moment du verdict
Willy Bardon, condamné vendredi à trente ans de réclusion par la cour d'assises de la Somme, est toujours en réanimation, mais son état est "stabilisé", a annoncé le procureur de la République samedi matin.
Une tentative de suicide en plein verdict. Willy Bardon, qui a avalé "un produit" après l'annonce de sa condamnation à trente ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement, la séquestration et le viol d'Elodie Kulik, vendredi 6 décembre, est "toujours en réanimation", mais son état "a été stabilisé". Franceinfo revient sur l'incroyable dénouement de ce procès.
Que s'est-il passé ?
À l'énoncé de sa condamnation à trente ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises de la Somme, Willy Bardon a avalé quelque chose et bu un verre d'eau juste après.
Les #Kulik pleurent et s'étreignent Dans le box Willy Bardon a avalé quelque chose il est exfiltré très vite
— corinne audouin (@cocale) December 6, 2019
"Une policière se précipite, on le sort du box, il a l'air hagard mais il tient debout, les forces de l'ordre l'emmènent", rapporte une journaliste de France Inter, présente dans la salle. Il est alors "conscient", selon ses avocats, cités par France 3 Picardie. Willy Bardon est rapidement évacué du tribunal et emmené à l'hôpital. A 21 heures, le parquet annonce qu'il a été admis en réanimation.
"Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ça s'est passé dans notre dos, a expliqué après les faits Me Stéphane Daquo, conseil de l'accusé. On a eu l'impression qu'il avait quelque chose mais je ne peux pas vous en dire plus". "Vous avez vu son geste ? C'est sûr que c'est le geste d'un innocent," a ironisé de son côté Jacky Kulik. Interrogé par France 3, le père d'Elodie Kulik, qui s'était porté partie civile dans ce procès, a également déclaré avoir "le sentiment du devoir accompli" à l'issue du verdict.
Quel produit à ingéré Willy Bardon ?
"Le produit ingéré (...) est un pesticide appelé le Temik", a annoncé le procureur de la République d'Amiens, Alexandre de Bosschère. "C'est un produit extrêmement dangereux dont la commercialisation est extrêmement réglementée sur le territoire français et européen et qui a des effets à la fois sur le système nerveux et le système cardio-vasculaire", a-t-il poursuivi.
"Poison connu", le Temik "n'est normalement pas en accès pour des personnes qui ne correspondent pas à la réglementation". Ce pesticide "a des effets en une dizaine ou une quinzaine de minutes", a précisé le procureur, saluant "la rapidité d'intervention à la fois des policiers de l'escorte et des pompiers, ce qui a été décisif pour que son état ne soit pas encore plus grave".
Dans quel état se trouve-t-il ?
Willy Bardon est "en phase de sortie progressive du coma" mais dans un état toujours "critique", a indiqué samedi soir le procureur d'Amiens. Toujours au service de réanimation, "son état reste critique dès lors que l'on n'est pas sorti de cette phase", a déclaré à le procureur Alexandre de Bosschère.
Comment-a-t-il pu dissimuler ce produit ?
L'enquête ouverte par le parquet doit notamment déterminer comment Willy Bardon s'en est procuré et "si c'est un acte qui avait été prémédité, organisé et de quelle manière". Comparaissant libre à l'audience, il "a très bien pu venir ce jour-là avec ce produit", a dit le magistrat, rappelant qu'il n'avait pas été autorisé à quitter la salle des assises pendant le délibéré.
Juste avant le prononcé du verdict, la police l'a installé dans le box des accusés et réalisé par précaution "une fouille très minutieuse", visant à "retrouver d'éventuels objets dangereux", a raconté le procureur.
Mais "on était face à un produit de très petite taille" et "malheureusement, cette gélule n'a pas été vue", a-t-il regretté, précisant que "légalement la fouille dans cette situation là n'est pas un acte obligatoire". "Il est possible qu'il l'ait eu dans son mouchoir", a-t-il noté. Questionné par ses avocats juste après son acte, Willy Bardon "n'a pas expliqué son geste".
"J'espère véritablement qu'il se remettra de cet empoisonnement (...) c'est quelqu'un qui a droit aujourd'hui de faire appel de la décision" et "doit assumer les conséquences de la condamnation prononcée (...) fruit d'un travail extrêmement intense du ministère public, des enquêteurs et des jurés", a conclu le procureur.
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