Affaire Karine Le Marchand : dans quels dossiers Mimi Marchand, soupçonnée d'avoir fait chanter l'animatrice TV, est-elle citée ?
La reine de la presse people, proche du couple Macron, est jugée à partir de lundi au tribunal correctionnel de Paris. La justice lui reproche d'avoir soutiré 1 600 euros à l'animatrice Karine Le Marchand pour que des photos de sa fille ne soient pas publiées.
Une femme aux mille vies, dont certaines l'ont menée devant la justice. La reine de la presse people, Michèle Marchand, surnommée "Mimi Marchand", est jugée à partir du lundi 26 mai par le tribunal correctionnel de Paris. La septuagénaire est soupçonnée d'avoir soutiré plusieurs centaines d'euros à l'animatrice Karine Le Marchand, afin que des photos compromettantes de sa fille, qui sortait de garde à vue, ne soient pas publiées. Elle réfute ces accusations.
Le nom de Mimi Marchand, parfois présentée comme proche du couple Macron, a été lié à plusieurs autres affaires judiciaires. L'une d'elles devrait être mentionnée lors de l'audience de lundi. Il s'agit de celle concernant l'interpellation de l'artiste russe Piotr Pavlenski, qui avait diffusé des vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, le contraignant à renoncer à sa candidature à la mairie de Paris en 2020. Ces deux affaires, bien distinctes, impliquent le même fonctionnaire de police, Marc M., poursuivi pour faux en écriture publique (lui faisant encourir jusqu'à dix ans de prison) ainsi que le même photographe que celui à l'origine des clichés de la fille de Karine Le Marchand.
Dans un tout autre dossier, celle qui a longtemps eu une carte aux Républicains a été placée en garde à vue dans la rétractation de Ziad Takieddine, l'homme d'affaires franco-libanais qui accusait Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 grâce à des fonds de l'ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Elle a en revanche bénéficié d'un non-lieu dans un autre dossier d'escroquerie la mêlant à l'actrice Isabelle Adjani. Franceinfo fait le point sur ces affaires.
Jugée pour avoir réclamé de l'argent à Karine Le Marchand
L'affaire jugée à partir de lundi commence en février 2020. La fille de Karine Le Marchand, alors mineure, est interpellée par des policiers du 16e arrondissement pour une infraction sans gravité. Alors en tournage, l'animatrice télé envoie l'une de ses amies au commissariat pour récupérer sa fille, qui ressort le jour même sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle.
La présentatrice a expliqué aux enquêteurs avoir remis 1 600 euros à Mimi Marchand quelques semaines plus tard, lors d'un déjeuner, pour empêcher la diffusion de photos prises à la sortie de sa fille du commissariat. Et ce, "avec la promesse de compléter sous peu", pour atteindre la somme de 3 000 euros. Selon une source proche du dossier à franceinfo, la patronne de l'agence de presse Bestimage, fondée en 2011 avec son mari, est soupçonnée d'avoir fait pression sur Karine Le Marchand pour que celle-ci lui verse rapidement la totalité de l'argent en la prévenant : "Ce sera trop tard… C'est embêtant pour la petite".
De son côté, Mimi Marchand a reconnu avoir reçu les 1 600 euros au cours d'un déjeuner avec l'animatrice, mais elle a toujours nié avoir fait pression sur elle pour obtenir plus d'argent. Dans cette affaire, elle est poursuivie pour violation du secret professionnel et du secret de l'enquête pour avoir transmis des informations concernant la garde à vue de la fille de Karine Le Marchand, ainsi que pour avoir essayé d'obtenir 1 600 euros de sa part.
Un non-lieu dans l'affaire de l'arrestation de Piotr Pavlenski
Le nom de Michèle Marchand est aussi lié à une autre affaire, mêlant politique et influence médiatique. Les enquêteurs soupçonnaient la femme d'affaires d'avoir orchestré la médiatisation de l'interpellation en 2020 de Piotr Pavlenski, qui s'était déroulée devant l'objectif d'un photographe. L'artiste russe est en effet au cœur de l'affaire Benjamin Griveaux, pour laquelle il a été condamné à six mois de prison ferme, fin 2023, pour avoir diffusé sans son consentement des images à caractère sexuel de l'ancien candidat de La République en marche à la mairie de Paris.
Après avoir été mise en examen, la patronne de l'agence Bestimage a finalement bénéficié d'un non-lieu en août 2024, précise le parquet de Paris à franceinfo. Au total, trois autres personnes ont été mises en examen pour recel de violation du secret professionnel. Parmi elles, figurent un fonctionnaire de police et le photographe à l'origine des clichés, un célèbre paparazzi travaillant pour Bestimage, qui avait été renseigné sur la date et le lieu de l'opération. Ces derniers sont également aussi mis en examen dans l'affaire Karine Le Marchand.
Soupçonnée d'être impliquée dans la rétractation de Ziad Takieddine
Michèle Marchand est également impliquée dans une affaire beaucoup plus politique, pour laquelle elle a passé un mois en détention provisoire durant l'été 2021 : celle de la rétractation de Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais qui accusait Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 grâce à des fonds de l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi. En novembre 2020, il était revenu sur son témoignage dans une interview à BFMTV et Paris Match, puis dans une déposition transmise aux magistrats français.
Dans ce dossier, Michèle Marchand est soupçonnée d'avoir joué un rôle trouble en utilisant des moyens frauduleux pour innocenter Nicolas Sarkozy, lors d'une opération intitulée "Sauver Sarko" par certains protagonistes. Les magistrats ont ordonné sa mise en examen et son placement sous contrôle judiciaire en 2021 pour subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée.
"Elle conteste fermement les faits reprochés", avait affirmé son avocate Caroline Toby, au moment de sa garde à vue. Si Mimi Marchand a reconnu se trouver à Beyrouth au moment de l'entretien avec l'homme d'affaires libyen auprès des enquêteurs, elle dit avoir "avoir agi en qualité de journaliste qui a eu l'exclusivité de cette interview de M. Takieddine", a assuré son conseil. "Elle n'a fait qu'organiser les photos et l'interview, dans le périmètre de son métier", ajoutait Caroline Toby. Au total, une douzaine de personnes sont mises en examen dans cette même affaire, dont l'ex-président Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni-Sarkozy, le puissant chef d'entreprise David Layani, ou encore l'intermédiaire Noël Dubus.
En marge de cette affaire, William Bourdon, avocat de l'association Sherpa, partie civile dans l'affaire de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, confirme à franceinfo avoir porté plainte contre Mimi Marchand pour menaces et subornation de témoin. L'avocat reproche à la femme d'affaires d'avoir évoqué dans un message à un proche l'éventualité d'un "accident de poussette" pour "le faire sauter". Une "mauvaise plaisanterie" qu'elle regrette beaucoup, plaide la principale intéressée auprès du journal Libération, qui a révélé l'affaire en janvier 2025.
Un non-lieu dans une affaire d'escroquerie impliquant Isabelle Adjani
Jamais loin des célébrités, Michèle Marchand a été mise en examen dans une affaire d'escroquerie la liant à Isabelle Adjani. Tout commence en 2011, quand Sébastien G., consultant en stratégie, avait été appelé à gérer la société de l'actrice, alors en difficulté financière. A ce titre, il avait ouvert à la comédienne "une ligne de crédit sur son compte bancaire personnel" et payé "certains de ses impôts", révélait le journal Libération en 2022. Mais leurs relations s'étaient ensuite envenimées, l'actrice devant rembourser quelque 150 000 euros.
"Pour rassurer son créancier, Isabelle Adjani lui aurait adressé des preuves de paiement (...) et de sa bonne foi. Mais en réalité, l'argent ne serait jamais arrivé à son destinataire", écrivait le quotidien. Sébastien G. avait porté plainte contre la star en octobre 2015, aboutissant aux mises en examen de l'actrice pour escroquerie et de Mimi Marchand pour complicité, car elle était suspectée d'avoir joué un rôle dans la remise des fausses "preuves de paiement". En octobre 2024, Mimi Marchand et Isabelle Adjani ont finalement toutes deux bénéficié d'un non-lieu.
À regarder
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
-
Emmanuel Macron : le président lâché par les siens
-
Sébastien Lecornu : "Les ministres (...) n'auront pas le droit à des indemnités"
-
7-octobre : la douleur des Israéliens
-
Élection presidentielle anticipée ? La réponse de B. Retailleau
-
Tirs de kalachnikov : la balle frôle la tête d'une fillette
-
La dépénalisation de l'homosexualité, l'autre combat de Robert Badinter
-
Des mineures pr*stituées issues de l’ASE
-
Mistral AI : la pépite française qui défie les géants de l'IA
-
Il part à la chasse aux polluants
-
Dissolution, cohabitation... 5 scénarios pour sortir de la crise politique
-
Goncourt des lycéens : et toi, tu lis quoi ?
-
Bernard Pivot à Robert Badinter : "Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise ?"
-
Exclusif : à bord du premier cargo à voile
-
Instabilité politique : du jamais vu sous la Vè République
-
Soldats ukrainiens : 12 points par Russe abattu
-
Comment Amazon veut distancer Temu et Shein
-
"Rentrer dans un gouvernement ? Un gouvernement de qui ?"
-
Procès Jubillar : l'alibi de l'amant en question
-
Vols d'or : la psychose des bijoutiers
-
7-Octobre : deux ans après, l'hommage aux victimes
-
Crise politique : l'Europe redoute le chaos en France
-
Typhon en Chine : des milliers de déplacés pour échapper aux vagues
-
À peine nommés, déjà démissionnés : qui gère le pays ?
-
Des jupes pour le personnel masculin d'Eurostar
-
Greta Thunberg maltraitée en Israël ?
-
Ce jeune meurt en voulant échapper à son expulsion
-
Avec les fans de Taylor Swift au Grand Rex à Paris
-
Violence dans les avions : des passagers trop turbulents
-
Procès des viols de Mazan : Gisèle Pelicot face à un dernier accusé
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter