"Je ne lâcherai rien tant qu'il n'y aura pas une loi sur la capacité à conduire", réagit une mère de famille après la condamnation de l'automobiliste de 83 ans qui a tué sa fille

La conductrice a été condamnée par le tribunal correctionnel de La Rochelle à quatre ans de prison avec sursis, et à cinq ans d'annulation de son permis de conduire. Elle avait percuté 12 enfants qui faisaient du vélo, dont la fille de Camille Paineau.

Article rédigé par franceinfo
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Camille Paineau, la mère de Margot, qui a été tuée par l'automobiliste en juin 2024. Photo prise lors du procès, le 1er juillet 2025 à La Rochelle (Charente-Maritime). (JEAN-CHRISTOPHE SOUNALET / MAXPPP)
Camille Paineau, la mère de Margot, qui a été tuée par l'automobiliste en juin 2024. Photo prise lors du procès, le 1er juillet 2025 à La Rochelle (Charente-Maritime). (JEAN-CHRISTOPHE SOUNALET / MAXPPP)

"Je ne lâcherai rien tant qu'il n'y aura pas eu une loi en ce sens, sur la capacité à conduire", a déclaré Camille Paineau à franceinfo, mardi 22 juillet, après la condamnation de l'octogénaire qui a tué sa fille en juin 2024 à La Rochelle. La conductrice, âgée de 84 ans aujourd'hui, a été condamnée par le tribunal correctionnel de La Rochelle à quatre ans d'emprisonnement avec sursis, et à cinq ans d'annulation de son permis de conduire. Elle avait percuté 12 enfants à vélo, dont la fille de Camille Paineau, Margot, âgée de 10 ans. Elle a été reconnue coupable "d'homicide et blessures involontaires, et de délit de fuite". 

Camille Paineau, membre du collectif "Sauver des vies, c’est permis", milite pour l’instauration d’un examen médical obligatoire tous les cinq ans à partir de 70 ans. Une proposition de loi en ce sens a été déposée par les députés en mars dernier. "Il faut que cette proposition de loi soit mise à l'ordre du jour de l'Assemblée, pour qu'il y ait une discussion au sein de l'Assemblée, de la société", plaide-t-elle. La mère de famille explique : "On voit aujourd'hui que dans les milieux professionnels, il y a régulièrement des tests. On n'imaginerait pas un chauffeur de bus sans test d'aptitude. C'est pareil pour les particuliers. Un contrôle technique pour la voiture, un contrôle technique pour le conducteur".

La qualification d'"homicide routier" non retenue

Concernant le jugement rendu par le tribunal, qui correspond aux réquisitions de la procureure de la République, Camille Paineau se dit satisfaite : "C'est en tout cas ce que je souhaitais au minimum". Selon elle, cette condamnation reconnaît la responsabilité de la conductrice et que "cette personne, compte tenu de ses antécédents médicaux et routiers, a décidé volontairement, ce matin-là, de prendre la voiture, et qu'elle n'aurait pas dû, qu'elle n'était pas en capacité de conduire correctement". Pour la mère de famille, ce drame aurait pu être évité.

"S'il y avait un encadrement juridique, les médecins qui l'ont rencontrée auraient pu lui indiquer qu'elle n'était plus en capacité de conduire."

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Camille Paineau regrette en revanche que le tribunal n'ait pas pu qualifier les faits d'"homicide routier", un délit créé le 1er juillet par le Parlement, en cas d'accident mortel causé par une conduite délibérément à risque (état d'ivresse, prise de drogues, conduite sans permis). "Cela n'aurait pas changé la peine de justice. Mais en expliquant à notre fils ce qui est arrivé à sa sœur, le terme 'involontaire' est insupportable et incompréhensible. Quand on est victime, ce terme n'est pas entendable", ajoute Camille Paineau. 

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