Procès des policiers de la BAC du 18e : huit ans de prison requis contre un brigadier "corrompu"
Des peines allant du sursis à 18 mois ferme ont été requis contre cinq de ses collègues. Les plaidoiries de la défense doivent se poursuivre jeudi soir et vendredi.
"Il est devenu policier pour mieux continuer à être un délinquant" : l'accusation a requis, jeudi 11 février, huit ans de prison contre un brigadier "corrompu" de la brigade anti-criminalité (BAC) du 18e arrondissement de Paris, et des peines allant du sursis à 18 mois ferme contre cinq de ses collègues.
Les deux représentants du ministère public se sont levés pour leur réquisitoire, après cinq jours d'audience, au cours desquels ont comparu six policiers de la même équipe ainsi que deux informateurs officieux.
"Passé de l'autre côté depuis longtemps, trop longtemps"
Dans son box vitré, était assis le principal prévenu, Karim M. dit "Bylka" (kabyle en verlan). Un homme qui "est passé de l'autre côté depuis longtemps, trop longtemps", a estimé la procureure Morgane Couchet. "Oui, il est blanchisseur, dealer, voleur, faussaire, corrompu, l'homme de ses affaires, mais certainement pas policier", a-t-elle martelé.
Coupable, il l'est bien d'avoir, les 17 et 19 avril 2017 en lien avec l'un de ses "indics", piégé deux hommes afin de les coffrer avec de la cocaïne - en récupérant, au passage, 80 000 euros, a affirmé la magistrate. Coupable, il l'est bien d'avoir, entre 2017 et 2019, monnayé sa protection en faisant souscrire une "assurance" à des dealers, poursuit la procureure : des "enveloppes" d'argent liquide qui permettaient à ceux qui payaient de travailler "tranquillement".
La défense dénonce une "pression" hiérarchique liée à une "culture du résultat"
Tout au long du procès, le policier a réfuté avoir reçu de l'argent ou abusé de son pouvoir. La défense a mis en exergue une "pression" hiérarchique liée à une "culture du résultat", l'équipe devant remplir un quota de 30 interpellations par mois.
Cinq autres policiers écoutaient, assis sur une chaise. Pour Aaron B., considéré comme l'adjoint de Karim M., l'accusation a demandé trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour faux et vol par personne dépositaire de l'autorité publique. Avec, là aussi, une interdiction définitive d'exercer.
A l'encontre des quatre autres prévenus, les magistrats ont requis de peines allant de 12 mois avec sursis à six mois ferme. Membres de la même équipe, ils sont soupçonnés d'avoir falsifié une procédure en faisant croire, le 21 avril 2019, qu'un suspect avait de la drogue sur lui - en réalité confisquée à un autre la veille. Les plaidoiries de la défense doivent se poursuivre jeudi soir et vendredi.
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