Après avoir refusé l'accès à 150 jeunes vacanciers israéliens, le gérant d'un parc de loisirs des Pyrénées-Orientales placé en garde à vue

Le gérant du centre, situé à Porté-Puymorens, "a indiqué à ses interlocuteurs refuser l'accès à son établissement en raison de convictions personnelles", explique le parquet de Perpignan.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'enseigne de la police nationale, à Paris, le 4 juillet 2025. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)
L'enseigne de la police nationale, à Paris, le 4 juillet 2025. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)

Un nouvel incident sur lequel planent des soupçons d'antisémitisme. Le gérant d'un parc d'activités de loisirs à Porté-Puymorens, dans le sud des Pyrénées-Orientales, a été placé en garde à vue pour "discrimination fondée sur la religion" après avoir refusé l'accès à un groupe de 150 jeunes vacanciers israéliens, jeudi 21 août, selon le parquet de Perpignan. Cet homme "a indiqué à ses interlocuteurs refuser l'accès à son établissement en raison de convictions personnelles", fait savoir le parquet.

De son côté, le gérant ne reconnaît pas les faits et invoque un argument de sécurité, assure une source proche du dossier à franceinfo, qui invite à la plus grande prudence dans cette affaire. L'homme de 52 ans a avancé sa peur de générer des troubles en accueillant ces jeunes. Mercredi, soit la veille de la venue du groupe d'enfants, le parc avait aussi annoncé sur Facebook une "fermeture exceptionnelle" pour le lendemain. En cause : "Un fort épisode orageux" survenu le mardi, nécessitant de "réaliser une inspection complète" des installations du parc, peut-on lire dans la publication.

Selon les informations de franceinfo, un autre groupe d'Israéliens est déjà venu dans ce parc en 2024. Un précédent séjour qui, selon cette source, s'est mal passé, notamment en raison d'absence de compréhension et de non-respect des consignes de sécurité.

Le groupe s'est rendu sur un autre site en France

Le groupe de 150 vacanciers israéliens âgés de 8 à 16 ans, en vacances en Espagne, a été refusé "alors qu'une réservation avait été faite de longue date". Inconnu de la justice et "ne faisant pas l'objet de mauvais renseignements", le gérant a été placé en garde à vue pour "discrimination fondée sur la religion dans le cadre de l'offre ou de la fourniture d'un bien ou d'un service", a précisé le parquet, rappelant que ce délit est "puni d'une peine maximale de trois ans d'emprisonnement".

Le groupe de vacanciers israéliens "a modifié son planning et s'est rendu, à bord de trois bus, sur un autre site en France, dont la sécurité est assurée par la gendarmerie, sans le moindre incident à cet instant", a précisé le parquet jeudi en fin de journée. Une enquête de flagrance a été confiée à la brigade de recherche de la commune de Prades.

Bruno Retailleau dénonce un événement "grave"

"Ce n'est pas notre conception de la République, ce n'est pas notre conception de la dignité humaine", a réagi sur BFMTV le ministre de l'Intérieur. Bruno Retailleau a jugé "grave" ce refus d'accès aux jeunes vacanciers israéliens. "J'espère que la justice sera très ferme. On ne peut rien laisser passer", a-t-il martelé, ajoutant que "les actes antisémites sont en train d'exploser".

Selon les derniers chiffres fournis par son ministère, 504 actes antisémites ont été recensés (dont 323 atteintes aux personnes) entre janvier et mai 2025. Cela reste en baisse de 24% sur un an, mais le double (+134%) par rapport à la même période de 2023.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.