Meurtre dans une mosquée du Gard : le suspect assure n'avoir "pas tué un musulman, mais la première personne qu'il avait trouvée", selon son avocat

L'avocat décrit un homme avec "des problèmes mentaux" qui s'est levé "avec la conviction qu'il devait tuer quelqu'un".

Article rédigé par Margaux Stive, David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La police bloque l'accès à une route, à La Grand-Combe, après l'assassinat d'un homme dans une mosquée, le 25 avril 2025. (SYLVAIN THOMAS / AFP)
La police bloque l'accès à une route, à La Grand-Combe, après l'assassinat d'un homme dans une mosquée, le 25 avril 2025. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

L'homme suspecté du meurtre d'Aboubakar Cissé, ce jeune Malien lardé de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans la mosquée de la petite commune de La Grand-Combe (Gard), assure n'avoir "pas tué un musulman, mais la première personne qu'il avait trouvée", selon son avocat, Giovanni Battista Salvietti. Son client, Olivier Hadzovic, dément toute haine contre les musulmans ou l'islam. Ce Français originaire des Balkans, âgé d'à peine 21 ans, s'est rendu dimanche soir aux autorités italiennes.

"On lui a demandé pourquoi il avait tué un musulman, il a répondu qu'il n'avait pas tué un musulman, mais la première personne qu'il avait trouvée", explique lundi à franceinfo Giovanni Battista Salvietti. "Le fait que la victime soit musulmane c'était un hasard", assure l'avocat. "Sur le crime, sur la mosquée, c'est comme s'il ne se souvenait de rien, comme s'il ne savait rien de tout ça. Il dit qu'il s'est levé avec la conviction qu'il devait tuer quelqu'un" poursuit maître Battista Salvietti.

L'avocat évoque un coup de folie, mais son client avait posté, depuis la scène de crime, une vidéo où il insultait Allah. "D'après moi, il a des problèmes mentaux", estime Giovanni Battista Salvietti. "Il parle très peu, il est très silencieux, très taciturne. C'est difficile de parler avec lui", précise l'avocat.

"D'après sa tante, qui a échangé avec de la famille en France, il s'était renfermé ces derniers mois, il était tout le temps seul, il ne parlait à personne. Il s'était pratiquement retiré du monde."

Giovanni Battista Salvietti

à franceinfo

L'avocat a demandé à son client s'il était suivi par un médecin ou s'il avait déjà été interné. Mais il n'a pas été capable de répondre.

Le suspect s'est réfugié chez sa tante en Italie

Le suspect a un aussi un peu relaté sa cavale, depuis le lieu du crime, dans le Gard, jusqu'en Toscane, en Italie, en passant par l'Hérault, ou les 70 policiers et gendarmes lancés à ses trousses le manquent de quelques minutes. Après avoir pris le train pour l'Italie, il arrive samedi soir à Pistoia en Toscane, près de Florence, et se réfugie chez sa tante paternelle.

Giovanni Battista Salvietti raconte que son client s'est réveillé "le lendemain" et a "avoué à sa tante avoir tué quelqu'un". "Il a confessé petit à petit ce qu'il s'était passé. La tante a vérifié sur internet si c'était vrai, tellement ça lui paraissait absurde". La tante se dit choquée par ces confessions, d'autant que son mari est lui-même musulman, raconte l'avocat. C'est elle qui encourage son neveu à se rendre à la police. Vers 23h, elle va avec lui au commissariat de Pistoia où il est en garde à vue depuis dimanche soir.

Une audience doit avec lieu au tribunal de Florence d'ici mercredi soir avant une extradition d'ici quelques jours ou quelques semaines en vue d'une mise en examen pour "meurtre avec préméditation en lien avec la race ou la religion de la victime".

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