Mort de Clément Méric : l’avocat d’un des deux accusés plaide la "bêtise"
Les interrogatoires ont débuté lundi à la cour d’assises de Paris avec à la barre Samuel Dufour, un des deux hommes soupçonnés d’avoir porté les coups mortels dans la rixe lors de laquelle le jeune Clément Méric a trouvé la mort en 2013.
La cour d’assises de Paris a commencé les interrogatoires des accusés lundi 10 septembre au procès de trois skinheads impliqués dans la mort en 2013 du jeune étudiant Clément Méric devenu une icône des militants antifascistes. A la barre, lundi, notamment, Samuel Dufour, un des deux hommes soupçonnés d’avoir porté les coups mortels dans la rixe qui a tourné au drame à la sortie d’une vente privée de vêtements au cœur de Paris.
"On se sentait menacés"
Samuel Dufour répète qu’il n’a porté aucun coup à Clément Méric, mais seulement frappé un de ses amis qui avait ouvert les hostilités, selon lui. "On se sentait menacés, les mecs étaient du genre à nous tomber dessus à 10", avance-t-il. Il est moins prolixe quand la présidente lui demande pourquoi lui, qui était en tête du groupe de "skins", n’a pas suivi les conseils du vigile de passer par la droite à la sortie de l’immeuble pour éviter de recroiser ce clan adverse. Il est encore moins bavard quand on lui ressort les SMS qu’il a envoyés à un ami le soir de la rixe. Lui qui a toujours nié avoir été armé ce jour-là écrit : "J’ai frappé avec ton poing américain. Le mec est à l’hôpital. On les a défoncés." "J’ai dû vouloir me vanter", se justifie-t-il aujourd’hui. "Il y a matière à se vanter selon vous ?", l’interroge la présidente. L’avocat de l’accusé Me Vey plaide la bêtise : "Une stupidité qui était le climat général de ce groupe à l’époque. Ils ont été incarcérés, placés à l’isolement. Ce sont des jeunes qui ont été accusés de faits très grave et qui ne se reconnaissaient pas une si lourde responsabilité."
"Ca voulait dire qu'on était déjà jugés !"
Après deux heures à la barre, Samuel Dufour contient mal sa colère. "Faut se souvenir du contexte : le Premier ministre promettait de nous tailler en pièces et l’Assemblée faisait une minute de silence pour Clément Méric." L’avocat général relève : "Vous vous offusquez de l’hommage des députés à Clément Méric ?" "Bon, il est mort, ça c’est tragique, pas de problème", réplique-t-il. Avant d’ajouter : "Mais ça voulait surtout dire qu’on était déjà jugés, que notre sort était plié !" Son sentiment d’injustice ne semble jamais le quitter… Mardi, la cour entendra Esteban Morillo qui a reconnu avoir donné les deux coups à Clément Méric. Elle doit aussi entendre Serge Ayoub, leader nationaliste et parrain de groupuscules d’extrême droite en France depuis 30 ans, que les accusés fréquentaient de près au moment du drame. Verdict attendu vendredi.
À regarder
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
-
Ces méthodes spectaculaires contre les courses-poursuites
-
Opération anti-drogue : 400 policiers mobilisés à Grenoble
-
En Turquie, une femme sauvée in extremis devant un tramway
-
14 milliards d'impôts en plus, qui va payer ?
-
Gaza : comment désarmer le Hamas ?
-
Menace sur les réseaux : 100 000 euros pour t*er un juge
-
Cédric Jubillar : 30 ans requis contre l'accusé
-
Impôts, retraites, que prévoit le budget 2026 ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter