Reportage "J'ai l'esprit un peu plus tranquille" : pour éviter les risques de noyades, des parents optent pour des cours particuliers à leurs enfants

L'an dernier, plus de 1 200 noyades avaient été recensées durant l'été. Cette année, le mois de juin affiche des chiffres encore plus inquiétants. Des Français optent donc pour des cours "anti-noyade".

Article rédigé par Marc Bertrand
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un cours "anti-noyade" pour les enfants à Bordeaux, dans le quartier de Caudéran. (MARC BERTRAND / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Un cours "anti-noyade" pour les enfants à Bordeaux, dans le quartier de Caudéran. (MARC BERTRAND / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

C'est une tendance qui se développe de plus en plus en France : les cours "anti-noyade" pour les tout-petits. Santé Publique France a recensé une explosion des noyades depuis le début de l'été, avec plus de 100 morts rien qu'au mois de juin. Chez les enfants de 0 à 5 ans, les noyades ont lieu non-pas à la mer ou dans les lacs, mais le plus souvent à la maison, dans les piscines privées. Des paient pourtant des cours à leurs enfants qui ne savent pas encore nager pour leur apprendre les bons réflexes et éviter une noyade.

À Bordeaux, dans le quartier de Caudéran, le bonnet de bain sur la tête dans le vestiaire, Lou, 4 ans, dit au revoir de la main à sa maman. Florence l'a inscrite en vue des vacances chez les grands-parents. Ils ont une piscine à la maison et elle s'est déjà fait peur. "Plus d'une fois", soupire-t-elle, "une noyade, c'est dix secondes donc ça peut aller vite, on peut facilement les perdre de vue. D'autant plus que je suis séparée du papa donc au moins, j'ai l'esprit un peu plus tranquille. Je me dis que lorsqu'elle sera avec papa, elle sera capable de se sauver toute seule".

Se mettre sur le dos, appeler au secours...

Dans le bassin, le moniteur, Charles, entraîne les enfants à se tenir au bord de la piscine. Alizée Boudry, la codirectrice de l'école de natation SwimStars a beaucoup de demandes à l'approche de l'été. "À cet âge-là, on leur apprend en premier lieu à se mettre sur le dos et appeler à l'aide. Ensuite, on leur apprend à se déplacer et à aller se raccrocher au bord. Ce n'est pas de la nage à proprement parler." Au bord du bassin, Florence regarde sa fille sauter dans l'eau pour la première fois et explique avoir préféré prendre les devants, bien que des cours de piscine soient prévus à l'école à la rentrée. "Je ne compte pas du tout sur l'éducation nationale pour leur apprendre à nager, avec 20 enfants dans une classe, c'est compliqué", pense-t-elle.

À la fin du cours, le moniteur cherche des parents des yeux. Charlie, six ans, a plus de mal que les autres. "Depuis tout petit, il n'aimait pas l'eau, il a détesté les bains", explique sa maman. "Il faut que vous instauriez une routine chez vous, à la douche, constamment de l'eau abondante sur le visage, pour qu'ensuite l'apprentissage soit beaucoup plus facile", conseille le moniteur. Le cours dure une semaine à raison de cinq séances d'une demi-heure pour une centaine d'euros. La maman de Lou confie avoir beaucoup hésité à faire installer une piscine. Elle préfère finalement attendre que sa fille grandisse un peu.

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