"On ne lâche pas des chiens sur les étudiants" : les Gadzarts, les élèves de la prestigieuse école des Arts et Métiers, manifestent dimanche à Paris contre leur direction

Les Gadzarts sont en conflit ouvert avec la directrice du campus de Lille, qu’ils accusent de violences contre des étudiants, il y a près d'un an.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Campus des Arts et Métiers de Paris. (GOOGLE STREET VIEW)
Campus des Arts et Métiers de Paris. (GOOGLE STREET VIEW)

La directrice du campus des Arts et Métiers de Lille est citée à comparaître devant le tribunal, le 30 septembre, pour répondre de violences aggravées et de harcèlement en milieu universitaire. Les faits reprochés remontent à il y a près d’un an. En novembre 2024, jour de fête d'intégration des étudiants de première année, les futurs ingénieurs se réunissent sur le campus lillois, sans autorisation, et les choses s'enveniment.

"[La directrice] est descendue avec ses chiens et les a lâchés sur les étudiants", raconte Lyna Djelal, étudiante de troisième année, et représentante de l'Union des élèves - Arts et Métiers (UEAM). Peu importe la raison, on ne lâche pas des chiens sur les étudiants, s’indigne-t-elle. On ne va pas non plus agresser, étrangler une étudiante, la saisir à la gorge. Il n’y a rien qui puisse justifier ça".

Des étudiants et des professeurs menacés d'exclusion

Ces étudiants accusent aussi la directrice, arrivée en juillet 2024, de dénigrement, de pressions, d'humiliations, et regrettent l'absence de soutien de la part de la direction générale des Arts et métiers. Aujourd'hui, cinq étudiants et deux professeurs, qui ont soutenu les jeunes, risquent des mesures disciplinaires. "On a l’impression qu’on cherche à étouffer l’affaire, à s'en débarrasser, peu importe les victimes", poursuit Lyna Djelal. 

La direction de l'école, de son côté, dément toute agression et renvoie au rapport de l'Inspection générale de l'Éducation et de la recherche, auquel franceinfo n'a pu avoir accès. Le texte souligne, selon elle, "la diffusion massive d’accusations graves de faits non avérés". Toujours selon la direction, le rapport estime que "le seul manquement imputable à la directrice est la présence de ses chiens."

Une pétition avec près de 16 000 signatures

Quoi qu'il en soit, la crise est profonde au sein de ce prestigieux établissement, créé il y a près de 250 ans et dans lequel l'esprit de corps s'illustre encore. Un millier d'étudiants et d’anciens élèves sont attendus au rassemblement dimanche 28 septembre à 14 heures, 151 boulevard de l’Hôpital, devant le campus Arts et Métiers du 13e arrondissement de Paris. Des bus ont été spécialement affrétés pour les étudiants des huit campus de France.

Une pétition, intitulée "pour la transparence et un climat serein aux Arts et métiers", a également été lancée sur internet et rassemblait dimanche matin plus de 15 800 signatures.

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