Attaque à la préfecture de police de Paris : "Le problème chez nous, c'est qu'il y a une forme d'omerta"
Deux collègues de Mickaël Harpon l'avaient entendu se réjouir de l'attentat contre "Charlie Hebdo". Mais dans la "grande famille" de la police, on ne dénonce pas ses collègues, explique un syndicaliste.
/2024/03/04/david-di-giacomo-65e60207c36be511233476.png)
/2019/10/07/phpo1aOpD.jpg)
Un hommage est rendu mardi 8 octobre par Emmanuel Macron aux quatre fonctionnaires tués jeudi dernier par Mickaël Harpon, au sein même de la préfecture de police de Paris. Le ministre de l'intérieur Christophe Castaner a reconnu un dysfonctionnement d'État et l'Inspection des services de renseignement a été saisie pour tenter d'identifier les failles.
Deux collègues de Mickaël Harpon avaient rapporté en 2015 à leur responsable en charge des signalements de radicalisation qu'ils l'avaient entendu cette année-là se réjouir de l'attentat contre Charlie Hebdo. Mais ils ont finalement décidé de ne rien formaliser par écrit. Les policiers n'ont pas pour habitude de dénoncer leurs collègues, explique Nicolas Pucheu, délégué de l'Unsa police en région parisienne. "Le problème chez nous c'est qu'il y a une forme d'omerta. C'est-à-dire que, culturellement, on s'interdit d'écrire contre un collègue."
Il y a une forme de solidarité chez nous. La police, ça reste une grande famille.
Nicolas Pucheu, Unsa policeà franceinfo
"Le métier étant assez difficile, poursuit Nicolas Pucheu, lorsqu'on observe des comportements un peu déviants, on va le relever, le notifier par voie orale, comme ça a été fait manifestement dans le cas de Mickaël Harpon. En revanche, on va hésiter à le consigner par écrit parce qu'on sait que peuvent en découler des sanctions administratives."
Pour Nicolas Pucheu, ces mentalités doivent évoluer. Il admet "qu'il faudrait peut-être mettre un terme à cette omerta. Quand on constate qu'un collègue se radicalise, il y a des signes qui ne trompent pas, qu'on connaît tous. Il faudrait le consigner noir sur blanc, que ça remonte aux hautes instances. Là, effectivement ça a été passé sous silence".
Face à la polémique, le ministre de l'Intérieur a demandé lundi que tout signe de radicalisation fasse désormais l'objet d'un signalement automatique.
À regarder
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter