Viry-Châtillon : "On ne s'attendait pas à ce qu'ils veuillent nous tuer", témoigne un des policiers attaqués
Sébastien a secouru son collègue en flammes samedi. Il a raconté au "Parisien" et à RTL, mardi, avec quelle violence un groupe de jeunes a attaqué à coups de cocktails Molotov leurs voitures de police stationnées dans le quartier de la Grande Borne.
"L'horreur." Samedi après-midi, deux voitures de police ont été violemment attaquées à Viry-Châtillon (Essonne), à coups de cocktail Molotov. Quatre policiers ont été blessés, dont deux, un homme de 28 ans, qui se trouvait toujours dans un état critique lundi, et une femme de 39 ans, grièvement brûlés.
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Sébastien, qui est intervenu pour secourir un de ses collègues en flammes, raconte, mardi 11 octobre, au Parisien et à RTL cette attaque d'une violence rare alors qu'il "était installé côté passager dans une Peugeot 308 sérigraphiée, pour avoir un œil sur un carrefour de la D 445 réputé pour ses vols à la portière".
"Ils ne voulaient pas qu'on sorte de ce véhicule en feu"
Le policier de 38 ans se souvient : "On n'a pas vu les jeunes arriver. Ils ont été malins, c'était bien préparé. On était stationnés devant la Grande Borne, mais ils ont fait un grand tour en traversant devant le magasin Leclerc, puis ils ont longé le mur de la caserne de pompiers pour nous surprendre."
Garées côte à côte, les deux voitures sont attaquées. "On était deux équipages de deux, ils nous sont tombés dessus en quelques secondes, explique Sébastien à RTL .
Au moment où le premier véhicule est attaqué, on entend un énorme impact sur notre gauche. On se retourne vers le véhicule, on voit des flammes, on voit des individus (...) habillés en noir et dans les secondes qui suivent, ils fondent sur nous.
"Et là, c'est l'horreur, poursuit-il. On reçoit tout, les vitres éclatent, des boums partout, des bruits de verre. Ma collègue particulièrement prend des coups-de-poing, des projectiles. On essayait de nous bloquer, ils ne voulaient absolument pas qu'on sorte de ce véhicule en feu. J'ai vu qu'on voulait vraiment nous tuer."
Il vient en aide à son "collègue en feu"
Il estime que seule la fuite des assaillants les a sauvés, lui et sa collègue. Ils sont sortis de la voiture, ont couru "dans la rue à l'opposé". Se retournant "instinctivement" pour savoir où sont ses collègues, il "en voit arriver une la tête en sang". "Je la laisse me dépasser, je veux qu'elle parte en sécurité", se remémore-t-il.
Surgit alors Vincent, son "collègue en feu". Sébastien se précipite vers lui pour le sauver.
Je cours vers lui pour l'éteindre. Je me suis porté à son niveau et je lui ai hurlé de lever les bras. (...) Il a levé les bras à un moment donné et j'ai réussi à saisir son polo à main nue, à l'arracher vers le haut. Ensuite, j'ai tapé partout où il y avait d'autres flammes. (...) Je l'ai pris en charge et je l'ai emmené vers les deux autres collègues.
Tous les policiers présents ont alors attendu les renforts.
"On ne s'attendait pas à ça"
Au Parisien, il précise : "Quand nous venons à la Grande Borne, nous savons que nous pouvons être caillassés et que nous allons recevoir des cocktails Molotov. Mais on ne s'attendait pas à ce qu'ils viennent au contact au niveau de nos portières et qu'ils veuillent nous tuer."
Son courage, révèle Le Parisien, lui vaut des brûlures au deuxième degré sur les mains et un genou douloureux. Sébastien a vingt et un jours d'incapacité totale de travail. "C'est un héros", a réagi le Premier ministre, Manuel Valls, qui l'a rencontré lundi, en tête-à-tête, dans un bureau de Juvisy.
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