Peau d'alligator, plumes d'oiseaux rares, crânes et dents d'espèces marine... La douane met fin à trois trafics d’espèces protégées

La douane française a mis fin à trois trafics d’espèces protégées, annonce-t-elle dans un communiqué ce jeudi. Les prises de peau d'alligator, plumes d'oiseaux rares, dents ou crânes d'espèces marine ont eu lieu dans les aéroports de Marignanne, Roissy-CDG et au port de Fos-sur-Mer, en mars et en juillet dernier. 

Le 24 mars, à l'aéroport de Marignanne (Bouches-du-Rhône), 578 morceaux de peau d’alligator ont été interceptés. Ils étaient destinés à l’export vers la Tunisie. Les douaniers avaient procédé à un contrôle aléatoire. 568 découpes et 10 morceaux, non déclarés et dépourvus des documents exigés par la convention CITES, qui protège les espèces menacées, allaient donc quitter le territoire en toute illégalité.

Selon les douanes, la société expéditrice était déjà connue pour des faits similaires. La peau d'alligator est utilisée notamment en maroquinerie pour des sacs de luxe, des ceintures ou des bracelets de montre. Le prix peut atteindre "plusieurs milliers d’euros sur le marché légal", précise le service des douanes. 

Plusieurs centaines de saisies chaque année

A Roissy-CDG (Val-d'Oise), les douaniers ont découverts le 2 juillet 489 plumes d’espèces d’oiseaux exotiques dans un colis. Ils avaient contrôlé un paquet en provenance du Costa Rica, et à destination de l’Italie. A l'intérieur, les plumes ont été identifiées comme appartenant à des "espèces strictement protégées par la CITES : 481 plumes d’Ara macao et 8 de quetzal resplendissant", indique la douane. Ces plumes sont prisées pour leur éclat et leurs couleurs vives : rouge, bleu, vert émeraude. Elles sont utilisées dans les vêtements traditionnels, la plumasserie de luxe, mais aussi dans des objets décoratifs ou pour enrichir des collections privées. La totalité des plumes a été saisie. 

Enfin, le 10 juillet dernier, des dents et des crânes d’espèces marines protégées ont été découvertes. Cette fois, c'est lors du contrôle d'un conteneur maritime que les douaniers du bureau de Fos Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône) les ont trouvés. Les ossements venaient des îles Kerguelen, dans les terres australes et antarctiques françaises. "17 spécimens suspects ont été repérés, parmi lesquels 11 étaient confirmés" comme étant des espèces protégées, rapporte la douane : des crânes de gorfou, d’albatros à bec jaune, un crâne d’otarie de Kerguelen, des mâchoires d’otarie, des dents de cachalot, d’orque ou d’éléphant de mer figuraient dans l'inventaire. Les trois individus à l’origine de l’importation n’ont présenté "aucun permis de détention ou de transport" et "auraient conservé ces restes comme souvenirs, ignorant ou minimisant leur statut protégé", relatent les douaniers.  
 
La douane rappelle qu'un "simple souvenir peut parfois enfreindre des règles strictes sur la protection de la faune et de la flore". En 2024, la douane a réalisé 560 constatations en matière de trafic d’espèces protégées. Elle a intercepté 167 animaux vivants, dont 35 tortues, 62 oiseaux (dont 18 perroquets), 21 araignées et scorpions, un serpent, 254 kg de civelles et plus de 180 kg de coraux. Elle a aussi saisi "22,8 tonnes de produits carnés" dont "455 kg de viande d’espèces sauvages menacées", précise la douane française.