Tabac : les douanes multiplient les contrôles contre la vente des cigarettes de contrebande
Fumer coûte de plus en plus cher. Aussi, de nombreux consommateurs contournent la loi et achètent leur paquet sur les marchés parallèles. Le manque à gagner pour l'État atteindrait 4,3 milliards d'euros.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Ils sont venus en force, dans la matinée du mercredi 22 octobre : contrôle inopiné des douanes dans une épicerie de Strasbourg (Bas-Rhin). Un chien est à la recherche de cigarettes de contrebande. Il fait le tour du magasin et de l'arrière-boutique. Ce jour-là, rien n'est signalé. Mais les forces de l'ordre saisissent de plus en plus d'importantes quantités de tabac vendues illégalement, comme sur des images fournies par la douane. "Il peut arriver que certains locaux professionnels vendent du tabac acheté dans des pays frontaliers, sans réseau de buralistes et qui échappent à la fiscalité française", explique Camille Bordes, cheffe divisionnaire douanes du Bas-Rhin.
France Télévisions a fait le test dans une autre épicerie de quartier dans le Gard, en caméra cachée. Sans ciller, le vendeur propose plusieurs cigarettes venues de l'étranger, à moitié prix. "Marlboro espagnol ou à 5 euros ? 5 euros, c'est des anglaises", informe le vendeur. Selon une étude des douanes, la contrebande et les achats de cigarettes à l'étranger représenteraient 18% du tabac consommé en France. Un manque à gagner pour l'État : 4,3 milliards d'euros de recettes fiscales qui lui échapperaient.
De nombreux bars-tabac en difficulté
Pourtant, beaucoup de Français disent comprendre ce marché noir. "Les gens là vont là où c'est moins cher, forcément", raisonne une femme. "Vu le prix des clopes maintenant, c'est assez cher, donc je sais qu'il y en a pas mal qui vont en épicerie. Parce que sinon, ça fait vite un gros budget", confie un homme.
À cause de la concurrence déloyale, de nombreux bars-tabac sont en difficulté. L'un d'eux doit même mettre la clé sous la porte à cause d'un manque de clients après 22 années d'activité. "Sur les trois dernières années, notre chiffre d'affaires s'effondre au tabac. S'effondre de façon colossale. Je ne peux plus me payer, je dois des sous à tout le monde. Je me nourris, et je n'ai pas un jour de vacances", confie le gérant. Au total, plus de 8 000 tonnes de tabac échappent à la fiscalité française chaque année.
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