Pourquoi on reparle du hacker franco-israélien Ulcan
En une semaine, plusieurs sinistres canulars ont évoqué les méthodes du hacker Grégory Chelli, dit Ulcan. Les journalistes Pierre Haski et Daniel Schneidermann, ainsi que le patron d'Orange, Stéphane Richard, entre autres, en ont été victimes.
Déjà la cible en France de dizaines de plaintes, Grégory Chelli, dit Ulcan, continue-t-il à sévir depuis Israël ? En une semaine, plusieurs personnes ont vu débarquer en pleine nuit la police chez elles. Les secours avaient été alertés par des appels expliquant qu'un meurtre avait été commis à leur domicile. Des agissements caractéristiques de la façon de faire du hacker d'extrême droite, même s'il a nié certains d'entre eux.
Ce dont il est soupçonné depuis une semaine
"Au moment où j’écris ces lignes, il est 4 heures du matin ce jeudi [18 juin] : le Samu, les pompiers et des policiers de différentes unités viennent de quitter mon appartement parisien." Ainsi commence "J'ai tué ma femme : quand la police déboule chez moi à 3 heures du mat'", un billet signé de Pierre Haski, fondateur de Rue89. "Le "mode opératoire", poursuit-il, "est signé : (...) Grégory Chelli, alias Ulcan, basé en Israël et agissant depuis des mois en toute impunité, a pris le contrôle de ma ligne téléphonique et appelé la police pour dire, en mon nom, que j’avais poignardé ma femme."
La même nuit, le directeur de l'hebdomadaire Politis, Denis Sieffert, a été victime du même scénario. Idem, dans la nuit de mardi 16 à mercredi 17 juin, pour le créateur du site Arrêt sur images, le journaliste Daniel Schneidermann. Lui aussi raconte : "Une fausse dénonciation et 30 policiers en bas de chez moi."
Enfin, dans la nuit du 8 au 9 juin, comme le relate Politis, le co-président de l’Union française juive pour la paix, Pierre Stambul, voit débarquer chez lui à 3h50 du matin un commando du Raid. "Menotté, violenté, Stambul apprend qu’il est soupçonné d’avoir assassiné sa compagne, Sarah", pourtant bien vivante à ses côtés. Il sera gardé à vue pendant sept heures avant d'être libéré. Ulcan a nié toute implication.
Ce qu'il a revendiqué sur sa page Facebook
Si Grégory Chelli n'a pas revendiqué les usurpations d'identité précédentes, il a en revanche ouvertement publié sur son compte Facebook, avant de les effacer, les numéros de portable du patron d'Orange, Stéphane Richard, qui a porté plainte. Ulcan a aussi, souligne L'Obs qui a fait une capture d'écran, "laissé entendre qu’il avait envoyé la police chez lui [Stéphane Richard] en pleine nuit".
Car Ulcan – si c'est bien lui – semble avoir repris ses activités après les propos tenus par le patron d'Orange en Egypte. Stéphane Richard avait annoncé mercredi 3 juin qu'il souhaitait rompre l'accord de partenariat autorisant la société israélienne Partner à utiliser la marque Orange.
Pourquoi Ulcan n'est-il pas inquiété ?
Reste une même question : pourquoi Grégory Chelli peut-il agir en toute impunité depuis des années ? Parce que la justice française n'a pas obtenu la coopération de la justice israélienne et qu'il n'y a pas d'accord d'extradition entre la France et Israël. Conséquences : "Cet homme, écrit Pierre Haski, "né à Paris, mais vivant aujourd’hui en Israël, n’est pas inquiété même pour les faits qu’il a amplement revendiqués, comme le harcèlement des parents de notre collègue de Rue89 Benoît Le Corre, qui a entraîné le décès de son père l’an dernier." Un rapport d'expertise médicale montre d'ailleurs, selon Rue89, que le père du journaliste, suivi pour hypertension, est décédé suite à l'irruption du GIGN chez lui. Ulcan avait usurpé son identité pour affirmer qu’il venait de tuer sa femme.
De nombreuses plaintes ont été déposées en France, sans résultat. Deux informations judiciaires ont été ouvertes par le parquet de Paris, rappelle 20 Minutes : l'une pour le piratage des sites internet de France Info et France Inter, en octobre 2014, l'autre en octobre 2014 sur, entre autres, des faits de "violences volontaires avec préméditation", contre des journalistes de Rue89.
Pierre Haski s'étonne aussi du silence des autorités françaises. Le gouvernement, remarque-t-il, n’a "toujours pas dit publiquement un mot sur les activités de ce hacker qui fait tomber des sites et harcèle pêle-mêle journalistes, militants politiques ou associatifs, personnalités politiques comme Martine Aubry, ou patrons comme Stéphane Richard".
Le 25 septembre 2014, le magazine "Complément d'enquête" avait retrouvé la trace de Grégory Chelli. Il vit tranquillement en Israël, sans craindre le moins du monde la justice.
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