Seine-Saint-Denis : prison pour un entrepreneur qui régnait par la peur sur une cité
Le chef d'entreprise faisait usage d'intimidations et de pots-de-vin pour obtenir le monopole des petits travaux dans la cité des Beaudottes, à Sevran.
Il s'arrogeait par les menaces le monopole des menus travaux dans la cité des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis). Un entrepreneur du bâtiment a été condamné, lundi 1er décembre, à 14 mois de prison ferme.
Cet entrepreneur de 31 ans a été déclaré coupable d'extorsion à l'encontre d'i3F, l'un des premiers bailleurs sociaux de France, et de corruption active de ses gardiens, par le tribunal correctionnel de Bobigny. Il n'a plus le droit de se rendre à Sevran et devra verser 70 000 euros à i3F.
"Il faisait régner la terreur"
Malgré les faiblesses du dossier, qui reposait sur des témoignages parfois peu précis, émanant souvent des propres concurrents du prévenu, le tribunal a considéré qu'il s'était bel et bien arrogé par la force, pendant deux ans et demi, le marché des travaux et réparations dans les HLM du quartier des Beaudottes, par ailleurs miné par le trafic de drogue.
Ce gérant d'entreprise "faisait régner la terreur", "mangeait des parts de marché et menaçait ceux qui voulaient résister", avait déclaré l'avocat de i3F, Georges Holleaux. "Terrorisés", de nombreux employés ne voulaient plus venir travailler, avait-il souligné.
Selon l'enquête, le prévenu et les salariés de sa société AFI graissaient la patte des gardiens pour qu'ils lui commandent des travaux, menaçaient certains concurrents pour qu'ils n'interviennent pas dans "leur" cité, et en rackettaient d'autres.
Abus de bien social et blanchiment
"C'est vrai, j'ai dépassé un peu les limites (...). J'ai peut-être une façon de parler qui est un peu agressive", a reconnu le prévenu, qui a nié avoir utilisé la violence physique. Il a souligné que c'était le bailleur lui-même qui lui avait mis le pied à l'étrier en lui conseillant de lancer sa société pour travailler aux Beaudottes.
Seul i3F a porté la charge lors du procès, les autres sociétés qui s'étaient dites victimes ne s'étant finalement pas portées parties civiles. Au cours de l'enquête, trois autres personnes avaient été mises en examen mais ont bénéficié de non-lieux.
L'entrepreneur, qui a déjà fait 15 mois de détention provisoire, a également été reconnu coupable d'abus de bien social et de blanchiment. Avec l'argent de sa société, il s'était payé des vacances dans un hôtel-club en Turquie, avait acheté un barbecue ou encore un écran plasma, et avait loué une Jaguar.
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