Procès de l'attentat de Nice : ce qu'ont dit les sept accusés à la barre
Invités à s'exprimer pour la première fois sur les faits, les sept accusés présents ont tous tenu à se démarquer de l'attaque meurtrière de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel qui, au volant d'un camion-bélier, avait fait 86 morts et plus de 450 blessés sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016.
C'était l'un des premiers moments marquants du procès de l'attentat de Nice. La cour d’assises spéciale de Paris a entendu mardi 6 septembre, pour la première fois, les accusés sur les faits, au deuxième jour du procès.
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Invités à s'exprimer pour la première fois sur les faits, les sept accusés présents - le dernier est en fuite - ont tous tenu à se démarquer de l'attaque meurtrière de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel qui, au volant d'un camion-bélier, avait fait 86 morts et plus de 450 blessés sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016. Ils clament tous leur innocence, et en particulier les trois principaux accusés, jugés pour "association de malfaiteur terroriste".
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Le 14 juillet 2016, un camion fonce sur la promenade des Anglais, tuant 86 personnes dont 15 mineurs. Alors que s’ouvre le procès, David Di Giacomo est allé à la rencontre de ceux dont la vie a été bouleversée par cet attentat. Un podcast en cinq épisodes à écouter sur franceinfo et l'appli Radio France.
D’une voix traînante, presque dans une complainte, Mohamed Ghraieb, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire,déroule son discours sans reprendre son souffle. "C’est injuste d’arracher la vie des gens comme ça. Ce n’est pas un homme qui a fait ça, c’est une ordure", dénonce le quinquagénaire qui encourt 20 ans de réclusion criminelle. "Je n’aurais jamais imaginé, qu’un jour, je me retrouve dans un engrenage pareil. Il m’a piégé", dit l’accusé en parlant de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans tué par la police le soir de l'attentat, grand absent du procès, sans jamais citer son nom.
"C'était un copain…"
Un peu avant lui dans le box, les deux autres principaux accusés ont clamé, eux aussi leur innocence, notamment le plus jeune Ramzi Arefa, qui avait 21 ans à l’époque des faits. "En tant que Nicois, ce n'est pas facile de penser que je suis impliqué dans des faits aussi graves", dit-il.
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À ses cotés, dans le box, Chorki Chafroud prend la parole à son tour, traduit par une interprète : "Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, c’était un copain… Je n’arrive pas à trouver les mots pour décrire ce qu’il a fait. Je ne sais ce qu’il avait dans sa tête. Aujourd’hui, j’ai peur", confie l’accusé. À la sortie de l’audience, les parties civiles ne cachent pas leur agacement : "Ils disent vivre un calvaire depuis six ans. J’ai hâte de leur expliquer le mien", conclut l’une des victimes.
Jacques, partie civile de ce procès, est, lui sorti, durant l'audience, mardi. "Je ne supporte pas les témoignages des accusés. Ils sont en train d'essayer de se prouver innocents, ils savent que c'est trop énorme ce qu'il s'est passé, ils disent qu'ils regrettent... Mais, ils sont là, ils disent qu'ils vont se défendre. Mais à partir du moment où ils ont participé, il fallait réfléchir avant. Ma fille, elle me manque. Elle me manquera toujours. Elle n'a rien demandé elle", dénonce-t-il.
Les accusés ne seront plus invités à s'exprimer jusqu'à début novembre. Cinq semaines seront par ailleurs consacrées au témoignage des parties civiles. 1.940 personnes s'étaient constituées partie civile mardi en milieu d'après-midi (contre 865 avant l'ouverture du procès), parmi lesquelles environ 300 souhaitent témoigner.
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