Assassinat de Samuel Paty : cinq ans après, sa sœur Gaëlle Paty peut "voir le passé en face" et veut "qu'on entre dans l'action"

Il y a cinq ans Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, était assassiné par un jeune islamiste tchétchène.

Article rédigé par franceinfo
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Gaëlle Paty, sœur de Samuel Paty, sur franceinfo le 16 octobre 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Gaëlle Paty, sœur de Samuel Paty, sur franceinfo le 16 octobre 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Cinq ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, sa sœur Gaëlle Paty peut "voir le passé en face" et veut "qu'on entre dans l'action", explique-t-elle sur franceinfo. Elle publie jeudi 16 octobre un livre coécrit avec l'historienne Valérie Igounet et illustré par Guy Le Besnerais : Un procès pour l'avenir (Flammarion).

Gaëlle Paty a assisté aux sept semaines du procès, fin 2024, de l'assassinat de son frère le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un islamiste tchétchène. Cinq ans plus tard, elle confie : "Ce procès a changé beaucoup de choses en moi. Mon objectif, c'est qu'on entre dans l'action".

Des minutes de silence "improvisées, sans support pédagogique"

Gaëlle Paty, déplore notamment les minutes de silence en hommage à son frère, qu'elle juge "improvisées, sans support pédagogique, vues comme une obligation par les enseignants et les élèves". Elle demande donc de remplacer ces minutes de silence, comme celles observées dans tous les collèges et lycées cette semaine : "Je voudrais que les enseignants sortent de leur classe, qu'il y ait des projets collectifs au sein des établissements scolaires entre direction, équipe enseignante et même les familles, pour que ces sujets soient dépassionnés."

La sœur de Samuel Paty dit aussi avoir une pensée pour les autres victimes de l'assassinat de son frère. Dans le livre, elle décrit cet attentat du 16 octobre 2020 comme une "bombe à fragmentation". "Je pense au professeur qui a vu [Abdoullakh] Anzorov décapiter mon frère, raconte Gaëlle Paty. Lui, on n'en parle jamais, personne ne connaît son nom, personne ne connaît son visage... Je pense à la policière municipale qui a dû arrêter Anzorov la première et qui aujourd'hui est en grave dépression. Ce sont des victimes, je voulais leur redonner le droit à souffrir."

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