Attentat à Strasbourg : depuis 2000, quatre fois où la ville a été liée à une affaire de terrorisme
En 2000, notamment, des repérages avaient été menés sur le marché de Noël dans le cadre d'un projet terroriste lié à Al-Qaïda.
L'ombre du terrorisme plane sur Strasbourg. Après l'attentat qui a fait au moins trois morts et 12 blessés, mardi 11 décembre, dans le centre-ville de Strasbourg, Jean Rottner, le président de la région Grand Est, a affirmé mercredi sur franceinfo que le maintien du marché de Noël malgré la menace terroriste en France depuis plusieurs années était "une décision essentielle".
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La question a parfois été abordée par le passé, depuis un projet d'attaque lié au groupe Al-Qaïda. Retour sur les principaux dossiers terroristes liés de près ou de loin à Strasbourg.
En 2000 : le marché de Noël dans le viseur d'Al-Qaïda
Le marché de Noël a été dans le viseur d'Al-Qaïda, en 2000. Quatre personnes proches de l'organisation terroriste sont alors arrêtées à Francfort (Allemagne) et les enquêteurs allemands découvrent des images de repérages autour de la cathédrale de Strasbourg. Pistolets mitrailleurs et automatiques, bombe artisanale "prête à l'emploi"... Le petit groupe semble sur le point de frapper. "On était à quelques jours de l'opération. Les repérages étaient faits. L'explosif était déjà stocké", estime l'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, dans le documentaire Histoire secrète du terrorisme, diffusé en novembre sur France 2.
Les quatre suspects étaient entrés en Allemagne durant l'année avec de faux papiers, après avoir passé plusieurs années en Afghanistan dans des camps d'entraînement financés par Oussama Ben Laden. L'instigateur, lui, a été arrêté en Espagne en juin 2001 avant d'être extradé vers la France.
En 2014 : la "filière de Strasbourg" démantelée
En mai 2014, Strasbourg est de nouveau liée au terrorisme. Les quartiers sud de la ville sont le théâtre du démantèlement d’une filière jihadiste, avec l’interpellation de sept Alsaciens qui s’étaient rendus en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014. Parmi eux, Karim Mohamed-Aggad, le grand frère de Foued, resté d'abord en Syrie avant de devenir l'un des kamikazes du Bataclan en 2015.
>> De l'Alsace à la Syrie, sept jihadistes de la "filière de Strasbourg" devant la justice
Avant de devenir jihadistes, les jeunes Strasbourgeois étaient animateur, commerçant, employé de station-service ou au chômage. Leurs casiers judiciaires étaient vierges – seul celui de Mokhlès Dahbi affichait trois condamnations pour recel, violences et une affaire de drogue. Ils avaient été condamnés à des peines allant de six à neuf ans de prison pour avoir combattu dans la zone irako-syrienne, ces peines ayant été aggravées en appel pour certains.
En 2016 : quatre suspects interpellés et un attentat déjoué
Par la suite, plusieurs autres interpellations ont été réalisées dans la capitale alsacienne. Au cours d'une opération menée en novembre 2016 par la DGSI, quatre des sept individus arrêtés avaient été interceptés à Strasbourg. Parmi eux, un animateur périscolaire de 37 ans qui possédait deux armes automatiques et des documents de propagande jihadiste à son domicile. Cette opération policière, conduite dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte au parquet antiterroriste, avait été menée en urgence "sur la base d’éléments sérieux". "Un attentat a été déjoué", avait alors déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
"Strasbourg n'était pas visée", avait ensuite affirmé le maire Roland Ries, après un entretien avec le ministre. "C'est plutôt en région parisienne que ces attentats auraient pu être organisés." Le marché de Noël alsacien avait été maintenu avec toutefois une sécurité renforcée, notamment avec l'installation de plots et de fosses pour bloquer l'accès aux véhicules.
En 2018 : un proche de l'auteur de l'attaque au couteau à Paris arrêté
Au mois de mai, la ville de Strasbourg était apparue dans un autre dossier, après l'attaque au couteau commise par Khamzat Azimov près de l'Opéra à Paris et revendiquée par le groupe Etat islamique. Cet homme avait en effet grandi dans le quartier de l'Elsau, à Strasbourg, où vit une importante communauté tchétchène et où il a obtenu son baccalauréat.
L'un de ses amis avait ensuite été interpellé dans la capitale alsacienne. Le frère de cet individu avait également été arrêté quatre mois plus tard, au mois de septembre.
Soupçonné d'envisager un attentat, ce jeune homme d'origine tchétchène avait été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placé en détention.
L'essentiel sur la fusillade à Strasbourg
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