Menace terroriste : l'élection présidentielle fait partie des "cibles qui tombent sous le sens" pour les jihadistes
Deux hommes soupçonnés de préparer un attentat pendant la campagne présidentielle ont été arrêtés à Marseille. François Heisbourg, spécialiste en géostratégie, souligne la dimension symbolique de l'événement ciblé.
Deux hommes soupçonnés de vouloir commettre un attentat pendant la campagne présidentielle ont été arrêtés mardi 18 avril à Marseille. Le procureur de la République de Paris a indiqué qu'une vidéo avait été trouvée, sur laquelle on voit un drapeau de Daech et un journal avec un candidat en couverture. Selon les informations de franceinfo, il s'agirait de François Fillon. Aucune revendication n'a été émise pour l'instant.
François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, président de l’International Institute for Strategic Studies (IISS) basé à Londres, et président du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP), a indiqué mercredi sur franceinfo que cette tentative s'apparente au mode opératoire du groupe Etat islamique. Selon lui, l'élection présidentielle est une cible qui tombe "sous le sens pour tel ou tel jihadiste" car elle a une forte dimension symbolique, comme ce fut le cas pour l'attentat du 14 juillet, à Nice.
franceinfo : Pourquoi François Fillon est-il une cible ? L'est-il plus qu'un autre ?
François Heisbourg : Il faut être d'une prudence de Sioux quant aux cibles. Le procureur Molins n'a cité aucun nom, d'autant plus qu'une éventuelle attaque terroriste pourrait viser non pas simplement un homme ou une femme candidat à la présidence de la République pour ce qu'il ou elle peut représenter. Il peut s'agir de provoquer un choc institutionnel majeur. Parce que, selon la Constitution, si l'un des candidats est "tué ou empêché", il faut tout reprendre à zéro. C'est une autre façon de dire que la sécurité de l'ensemble des candidats y compris des "petits" candidats doit être un souci absolument total. Il ne s'agit pas de protéger, M. Fillon, M. Macron, Mme Le Pen, M. Mélenchon et ainsi de suite, mais les 11 candidats, même s'ils ne représentent pas la même charge en matière de sécurité. Au final, il faut que le niveau de protection assurée soit quasiment identique. C'est un sacré défi.
Pensez-vous que le groupe État islamique ait envie de faire un coup d'éclat pendant cette campagne présidentielle ?
Le groupe État islamique et les jihadistes aiment les cibles symboliques. On l'a vu à Nice, pour le 14 juillet. Ils aiment provoquer des morts et des dégâts, à condition qu'il y ait une charge symbolique. Cette affaire est vraiment sérieuse, au-delà des éléments matériels évoqués par le procureur Molins.
Daech a-t-il donné des consignes à ses partisans pour attaquer telle ou telle cible dans cette campagne ?
À ma connaissance, non. Je n'ai pas vu dans la "littérature ouverte" d'appel spécifique là-dessus. Daech, surtout dans sa phase actuelle d'affaiblissement en Syrie et en Irak, compte beaucoup sur les initiatives, les inspirations de ses sectataires. C'est un peu ce qui s'est passé à Nice. Il n'y avait pas de consignes, du moins pas à ma connaissance. C'était une cible qui tombait sous le sens pour tel ou tel jihadiste. L'élection présidentielle appartient à cette catégorie, hélas.
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