Trafic d'animaux : le procès de 13 personnes et du parc animalier des Pyrénées d'Argeles-Gazost reporté à la mi-janvier

Ils devaient être jugés jeudi mais trop de prévenus manquaient à l'appel. Le parc présentait des oiseaux comme nés en captivité alors qu'ils avaient été capturés et vendus illégalement.

Article rédigé par franceinfo - avec ICI Béarn Bigorre
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Un rossignol du Japon. (ALI MAJDFAR / MOMENT RF / VIA GETTY)
Un rossignol du Japon. (ALI MAJDFAR / MOMENT RF / VIA GETTY)

Treize personnes et le parc animalier des Pyrénées d'Argeles-Gazost vont être jugés en janvier prochain pour un vaste trafic d'animaux, à savoir des milliers d'oiseaux capturés dans le grand Sud-Ouest, révèle ICI Béarn Bigorre (ex-France Bleu) jeudi 19 juin. Le procès devait se tenir jeudi 19 juin au palais de justice de Cahors dans le Lot. Mais comme il manquait trop de prévenus à l'audience, il est renvoyé au 15 janvier 2026.

Treize personnes comparaîtront pour trafic d'animaux sauvages et d'espèces protégées en bande organisée. Parmi elles figure l'ancien directeur du parc animalier des Pyrénées. Tous les prévenus sont soupçonnés d'avoir participé notamment à la capture, la vente ou l'achat de plusieurs milliers d'oiseaux, piégés illégalement, entre 2015 et 2018, dans tout le grand Sud-Ouest. 

Une trentaine d'espèces d'oiseaux concernées

Selon les informations d'ICI Béarn Bigorre, la justice reproche au parc pyrénéen d'avoir acheté des oiseaux sauvages pour les présenter aux visiteurs, ce qui est interdit. Ces oiseaux ont été capturés par piégeage, puis réintroduit dans les volières du parc. Tous ces oiseaux étaient présentés au public comme étant nés en captivité.

Parmi les spécimens capturés, beaucoup de rossignols du Japon, des verdiers ou encore un troupiale à tête rouge, une bergeronnette des ruisseaux, un crave à tête rouge, trois panures à moustaches, deux geais verts mais aussi un calliste masqué, trois sternes pierregarin, des toucans, des martins chasseurs, selon ICI Béarn Bigorre, qui a rencensé près d'une trentaine d'espèces différentes.

Une forte mortalité dans la volière

Le parc animalier des Pyrénées d'Argeles Gazost est aussi soupçonné d'avoir acheté des œufs qu'il faisait naître en captivité. Pendant l'enquête, le directeur du parc a expliqué qu'il a dû faire face à une forte mortalité dans sa volière, et qu'il avait du mal à s'approvisionner dans les filières légales. Les investigations démontrent que les puces des oiseaux morts étaient réimplantées dans les oiseaux capturés illégalement.

L'enquête fait également état de deux marmottes, que le parc animalier des Pyrénées est accusé d'avoir revendu illégalement à un particulier aux Pays-Bas.

Un mail anonyme

L'affaire a été mise au jour quand un mail anonyme a été envoyé aux pouvoirs publics du Lot en 2015. Le parquet du Lot avait alors ordonné une enquête. Pendant trois ans, les gendarmes ont mené les investigations, fait des écoutes téléphoniques et des surveillances. Ils se sont d'abord intéressés aux piégeurs, puis aux revendeurs et aux acheteurs, avec des liens jusqu'en Belgique et aux Pays-Bas. 

Plusieurs associations se sont constituées parties civiles, dont la Ligue Protectrice des Animaux, France Nature Environnement et l'association française des parcs zoologiques. 23 personnes ont d'abord été mises en examen. Cinq ont bénéficié de non-lieu, six ont fait l'objet d'une comparution en "plaidé coupable". Les prévenus qui seront jugés jeudi 19 juin à Cahors sont, pour la plupart, des passionnés d'ornithologie. Beaucoup ont néanmoins reconnu que ce trafic était fructueux.

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