Une enseignante agressée physiquement par trois anciens élèves dans les Hauts-de-Seine, une enquête est en cours

Selon le rectorat, deux des jeunes ne sont plus élèves de l'établissement, le troisième "était sous le coup d’une mesure conservatoire pour des manquements antérieurs au règlement intérieur".

Article rédigé par franceinfo
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L'agression a eu lieu à l'extérieur du collège des Ormeaux, à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine, mardi 25 mars. (LP/EMMA-LOU SCHINDLER / MAXPPP)
L'agression a eu lieu à l'extérieur du collège des Ormeaux, à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine, mardi 25 mars. (LP/EMMA-LOU SCHINDLER / MAXPPP)

Une professeure d’EPS du collège des Ormeaux à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) a été agressée physiquement par trois anciens élèves mardi 25 mars, à l'extérieur de l'établissement, a appris France Inter vendredi auprès du rectorat de Versailles. Une plainte a été déposée par l'enseignante tandis que le rectorat a saisi également la justice. Une enquête est en cours.

Le rectorat de Versailles confirme cette agression auprès de France Inter, précisant que "l’enseignante se porte bien physiquement, mais est choquée". "Une enquête est en cours. Le rectorat de Versailles apporte son soutien le plus appuyé à l’enseignante qui a été agressée", ajoute-t-il, évoquant "des actes pas admissibles".

Une cellule d'écoute activée

Selon le rectorat, l'enseignante a été agressée physiquement mardi par "deux jeunes" qui "ne sont plus élèves de l'établissement". "Le troisième était sous le coup d’une mesure conservatoire pour des manquements antérieurs au règlement intérieur. Une procédure disciplinaire est en cours pour ce troisième élève". Le rectorat précise que la protection fonctionnelle de l'enseignante "est mise en œuvre", tandis que le directeur académique s'est entretenu avec elle.

"Une cellule d’écoute pour les enseignants et les élèves a été activée avec le soutien des infirmières et des psychologues de l’Éducation nationale", poursuit-il. Une audience est programmée le 1er avril pour poursuivre le travail engagé sur ces questions.

Aucune garde à vue pour le moment

Auprès de franceinfo, le parquet de Nanterre confirme vendredi l'ouverture d'une enquête pour "violences aggravées" commises sur cette enseignante. "Aucune garde à vue n’est en cours actuellement", ajoute-t-il, évoquant des "investigations nécessaires" à mener, "notamment des témoignages" à récolter, afin de pouvoir communiquer de manière complète. 

"Il s'agit d'un acte inacceptable", réagit sur X le maire de Fontenay-aux-Roses, Laurent Vastel. "Je tiens à redire à chacun des enseignants de notre ville, notre estime et notre gratitude pour la mission qu'ils assument au quotidien", ajoute-t-il. Le maire indique qu'il va réunir "dès lundi" un groupe de travail pour étudier la mise en place de "bipeur d'alerte" et d'une "coordination resserrée avec la police municipale".

Lors d'un déplacement vendredi dans une école à Rueil-Malmaison, dans le même département des Hauts-de-Seine, le Premier ministre François Bayrou a fait part de sa "solidarité" pour cette enseignante. "Un indice de plus que ce métier n'est pas tout à fait un métier facile, au croisement de toutes les tensions et dérives de la société", a-t-il ajouté.

Prendre des "mesures qui protègent les enseignants"

Interrogée à ce sujet sur franceinfo, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, appelle à "des mesures qui soient à la hauteur, qui protègent les enseignants et des mesures qui permettent de faire comprendre aux élèves qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire et notamment qu'on ne doit pas toucher un enseignant".

La déléguée syndicale rappelle que "l'agression a eu lieu sur le chemin vers une installation sportive" et que le déplacement vers des infrastructures, en dehors de l'enceinte scolaire, "est un sujet assez sensible" sur lequel il faut travailler. Sophie Vénétitay espère aussi voir naître une nouvelle manière de gérer les élèves qui sont exclus plusieurs fois d'un établissement à un autre : "Aujourd'hui, trop souvent, on est réduit à les changer d'établissement. Ils font un peu le tour des collèges et des lycées du secteur sans vraiment qu'on ait un travail éducatif pour leur faire comprendre pourquoi ils ont été sanctionnés et pourquoi il ne faut pas recommencer. Et c'est là qu'on voit l'ampleur du chantier éducatif qui est devant nous." 
 

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