Cet article date de plus de huit ans.

Une section de la CGT évoque un "poulet grillé" pour désigner un CRS gravement brûlé lors du défilé parisien du 1er-Mai

Publié sur le compte Twitter de la section CGT de l'entreprise Publicis, le message a été supprimé.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un CRS pris dans les flammes après l'explosion d'un cocktail Molotov, le 1er mai 2017 à Paris, en marge des manifestations. (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)
Un CRS pris dans les flammes après l'explosion d'un cocktail Molotov, le 1er mai 2017 à Paris, en marge des manifestations. (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

"On ne parle que du poulet grillé sur les chaînes style BFM, mais pas beaucoup de ça..." Peu après 23 heures, lundi 1er mai, la section CGT de l'entreprise Publicis a ironisé sur l'un des policiers blessés lors des heurts en marge du défilé parisien du 1er-Mai pour dénoncer des violences sur des manifestants. Le message a finalement été supprimé, mardi, mais les captures d'écran ont continué à circuler sur les réseaux sociaux.

Capture d'écran du message rédigé par la section CGT de Publicis, lundi 1er mai 2017. (CAPTURE D'ECRAN CGT PUBLICIS / TWITTER)
Capture d'écran du message rédigé par la section CGT de Publicis, lundi 1er mai 2017. (CAPTURE D'ECRAN CGT PUBLICIS / TWITTER)

Mardi, le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, a écrit au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, pour lui demander "solennellement" de "condamner avec la plus grande fermeté le propos tenu". Dans la foulée, le patron de la centrale syndicale a dénoncé un tweet "absolument scandaleux" et apporté son soutien, ainsi que celui de la CGT, aux policiers blessés.

Avant même la polémique sur ce tweet, la CGT avait dénoncé "avec la plus grande fermeté (...) les actes de violence et de vandalisme qui ont eu lieu hier, en marge de la manifestation parisienne, tout comme les atteintes à l’intégrité physique de plusieurs policiers". L'affaire risque de diviser au sein même de la centrale : le message de la section CGT de Publicis a d'ores et déjà suscité la colère de la CGT-Police.

href="/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/1er-mai-violents-affrontements-en-marge-d-un-defile_2170922.html">1er-Mai : violents affrontements en marge d'un défilé

"Le camarade en charge de l'animation a fait une erreur de langage, les termes n'étaient pas appropriés, réagit Romain Altmann, secrétaire général d'Info'Com-CGT, qui compte une centaine de sections parmi lesquelles la CGT-Publicis. Mais on peut condamner ces propos et dénoncer les violences policières, poursuit-il. L'an dernier, la fédération s'était déjà illustrée avec une affiche ensanglantée, où figurait un insigne de CRS. Un choix assumé par Romain Altmann.

Hier, il y a eu plusieurs scènes d'affrontements, où des manifestants se sont fait taper dessus. Nous ne voulons pas dédouaner la police de ses méthodes. La réponse est disproportionnée, avec un dispositif policier omniprésent.

Romain Altmann, secrétaire général Info'Com-CGT

à franceinfo

"Le langage du tweet ne correspond pas à la ligne officielle du syndicat", poursuit le représentant, qui évoque des "propos malheureux. Mais nous ne sommes pas dans un syndicalisme traditionnel et blablateur. La section de Publicis est habituée à avoir un langage franc et imagé." Depuis, celle-ci a pris ses distances avec les violences commises contre les policiers et le jet du cocktail Molotov, dans un communiqué publié sur Facebook. Elle précise que l'auteur du tweet n'avait pas connaissance de la gravité des blessures du policier au moment de rédiger le message.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.